Jour 4, Glastonbury

11 Mai 2013

Glastonbury

Pour ce dernier après-midi en Angleterre, on découvre le ville de Glastonbury, centre religieux et spirituel où l’histoire de la chrétienté se mêle aux légendes du roi Arthur et de la quête du Graal… Visite de l’abbaye de Glastonbury et balade sur les hauteurs jusqu’au Glastonbury Tor.


Au départ de Wells, 5 lignes de bus en direction du Sud desservent Glastonbury, mais pour un départ de Bristol, prenez la ligne 376 qui est directe. Le trajet ne dure qu’une vingtaine de minutes, il est donc aisé de combiner une demi-journée à Wells avec une demi-journée à Glastonbury. À l’approche de la ville, on distingue à travers les vitres du bus la colline Glastonbury Tor dominant la ville sur laquelle a été érigée Tor, un haut lieu symbolique, mystique et religieux…

Hight Street

Glastonbury s’est développée autour d’une importante communauté religieuse et son histoire est teintée de maintes légendes. La ville a inévitablement souffert de la dissolution de l’abbaye en 1539, mais elle survécut et se tourna, au 18e siècle vers l’industrie et le commerce grâce à la création du canal de Bristol et du chemin de fer. Aujourd’hui, Glastonbury est orientée vers le tourisme et est devenue un important centre spirituel. Cela se ressent beaucoup lorsqu’on déambule dans le centre-ville, notamment dans Hight Steet où les commerces New Age foisonnent… Guérisseurs et médiums vantent leurs talents sur des pancartes colorées !


A la découverte des secrets de l’abbaye de Glastonbury

Direction l’abbaye de Glastonbury par Magdalene Street, en plein cœur de la ville. L’entrée payante donne accès à un espace musée où sont présentés l’histoire de l’abbaye, sa vie quotidienne et les légendes qui l’entourent. Une maquette reconstitue toute la splendeur de l’abbaye, telle qu’elle était en 1539. Puis, on accède aux ruines de l’abbaye, qui s’étendent sur 15 hectares de pelouse, en visite guidée (en Anglais) ou en visite libre. Préférez toutefois la visite guidée car elle a le mérite d’être assez courte (une trentaine de minutes) et de présenter clairement les différents bâtiments et leur histoire, car il n’y aura aucun guide papier gratuit et très peu de panneaux explicatifs sur place pour expliciter les lieux.

La première communauté religieuse s’installa à Glastonbury vers l’an 500 et, durant les milles ans qui suivirent, évolua jusqu’à devenir une des plus importantes et influentes abbayes d’Angleterre. Récemment convertis au Christianisme, les Saxons menés par le roi Ine de Wessex bâtirent la première église de l’abbaye. Puis, elle fut agrandie au 10e siècle par l’abbé de Glastonbury, St Dunan qui devint l’archevêque de Canterbury en 960, et embellie grâce au savoir-faire des artisans Normands. En 1086, Glastonbury était la plus riche abbaye du pays selon le recensement du Domesday Book.

Aujourd’hui, il ne reste quasiment rien de cette première période : l’abbaye Normande fut détruite par un incendie en 1184. Sept ans plus tard, un moine découvrit un énorme cercueil de chêne sous une croix de plomb portant l’inscription « Hic jacet sepultus inclitus rex Arturius in insula Avalonia » (signifiant « Ci-gît le roi Arthur enterré à Avalon ») dans lequel se trouvaient les os du roi Arthur et de la reine Guenièvre. Bien que de nombreuses histoires du cycle Arthurien se déroulent effectivement dans le Sud-Ouest de l’Angleterre, l’histoire raconte que c’est pour recueillir des fonds permettant la reconstruction de l’abbaye et attirer de nouveaux pèlerins que cette tombe fut « découverte »… Glastonbury est considérée comme un lieu possible de la légendaire île d’Avalon puisque à l’époque Arthurienne, la colline Glastonbury Tor était une île. Les contes de la quête du Graal vinrent ensuite s’ajouter à la liste des légendes de Glastonbury. Joseph d’Arimathie et Saint-Patrick seraient venus accompagnés du Saint-Graal à Glastonbury pour fonder la première communauté religieuse, avant même les premiers Saxons…

On déambule aujourd’hui dans les ruines de l’abbaye datant de la période post-incendie. La Chapelle Notre-Dame fut construite en 1186 et jouxte le porche d’entrée de la Grande Eglise. Il faut alors s’imaginer la grandeur de cette église en s’aidant du plan et des quelques pans de murs qui ont survécu : une partie du mur Sud de la nef supporte trois grandes fenêtres, les deux impressionnantes colonnes gothiques du transept marquent la limite entre la nef et le chœur dont il ne subsiste que le mur Sud et une partie du mur Est. En 1278, lors d’une grande cérémonie à laquelle assistent le roi Edouard 1er et la reine Éléonore, les restes du roi Arthur sont remis en terre dans une tombe de marbre au pied du grand autel de l’église.

Des parties communes du monastère, comme le cloître, la cuisine des moines et le réfectoire, il ne subsiste que les fondations, recouvertes d’herbe verte. Seule la cuisine de l’Abbé datant du 14e siècle est encore intacte avec son toit en forme de dôme surmonté de deux tours octogonales permettant l’évacuation de la fumée. Elle témoigne de la richesse et du niveau de vie élevé des abbés et moines de l’abbaye.

En 1538, Henri VIII d’Angleterre ordonne la dissolution des monastères. Celle-ci s’inscrit dans le contexte de la réforme Anglicane et visait à récupérer les richesses des monastères en les pillant et en les revendant. Thomas Cromwell fut chargé d’évaluer la valeurs des biens de l’Eglise et de recenser les abus et les irrégularités par, ce qu’on appela plus tard, « la visite des monastères ». Parallèlement, des fauteurs de troubles répandirent les idées comme quoi les religieux vivaient sur le dos des travailleurs, dans le luxe et la d’ébauche, et la main-mise de la fortune des monastères par le roi permettrait de ne plus lever d’impôts… Plusieurs abbés se révoltèrent, dont celui de Glastonbury, Richard Whiting, qui fut pendu pour haute trahison sur le Glastonbury Tor en 1539. L’abbaye est dépouillée puis abandonnée jusqu’en 1908, lorsqu’elle est rachetée par le diocèse de Bath et Wells.


La colline de Glastonbury Tor

Après cette visite, direction la butte Glastonbury Tor où se dresse une tour servant de repère à des kilomètres à la ronde. Située au Sud-Est de Glastonbury, cette butte s’élève à 158 mètres et attire un bon nombre de visiteurs, curieux des légendes entourant ce lieu ou simplement venus admirer la vue sur les régions alentours, le Somerset, le Dorest et le Wiltshire. Depuis le centre-ville jusqu’au sommet du Glastonbury Tor, à pieds, compter 1h15 aller-retour.

Panorama depuis Glastonbury Tor

« Tor » est d’origine celtique et signifie colline. La forme conique de Glastonbury Tor est naturelle : composée de couches successives d’argile et de calcaire avec un sommet en grès dur. L’érosion a eu raison des couches inférieures tandis que le plateau de grès a résisté à l’usure, créant ainsi des pentes raides. Cette colline se situe au milieu d’une plaine des Summerland Meadows, qui autrefois était un immense marécage où Tor se dressait telle une île. On distingue encore sous l’herbe verte les anciennes terrasses datant de l’époque médiévale, lorsque les flancs de la colline étaient le seul endroit propice à l’agriculture et au pâturage.

Au sommet de Tor se tient la tour de St Michel, l’unique vestige de l’église du 14e siècle qui fut abandonnée suite à la dissolution des monastères en 1539 et à la pendaison de l’abbé de Glastonbury, Richard Whiting.  Des excavations récentes ont permis de mettre à jour les restes d’une église Anglo-Saxonne plus ancienne et d’une croix Saxonne prouvant que la colline était occupée pendant l’époque Arthurienne. À cette époque, la plaine était inondée et l’île devenait une péninsule à marée basse. Les Celtes auraient alors appelé cet endroit « Ynys yr Afalon », signifiant l’île d’Avalon. Cette première église fut détruite lors d’un tremblement de terre en 1275. D’autres objets dispersés retrouvés suggèrent également que l’occupation de Glastonbury Tor remonte à l’époque préhistorique.

Aujourd’hui, le site est géré par le National Trust et a été classé Monument Historique. Les pentes de la colline sont utilisées pour le pâturage des moutons et des vaches. Sans cela, elle se retrouverait totalement boisée et l’aspect spectaculaire de cette tour perchée au sommet d’une colline dénudée serait perdu. Un chemin menant au sommet a été construit en serpentant sur le flanc de la colline afin de prévenir l’érosion causée par le piétinement de millions de pieds. Il est donc déconseillé de gravir la colline en dehors du chemin.


Beer time & cake

Après un vent violent et une averse au sommet, la descente se fait sous une belle éclaircie offrant un joli panorama sur la ville. Pour finir la journée, une petite pause Apple Pie et bière s’impose au Beckets Inn, un pub situé dans Hight Steet, avant le retour en bus jusqu’à Bristol. Après cette journée fatigante et riche en découvertes, le voyage en bus, la visite de Wells sous la pluie suivie de celle de Glastonbury, une soirée tranquille entre amis à l’appartement de Bristol clôture ce séjour. Ainsi s’achève notre sympathique week-end prolongé en Angleterre, le retour en France est prévu le lendemain matin…

Apple Pie au Beckets Inn
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3 Commentaires

  1. […] un lieu possible de la légendaire île d’Avalon puisque à l’époque Arthurienne, la colline Glastonbury Tor  était une île. Les contes de la quête du Graal vinrent ensuite s’ajouter à la liste des […]

  2. Merci pour ce magnifique partage ;0) Je me rends compte que cela date d’il y a 7 ans mais il y a un côté intemporel dans ce carnet de voyage… Glastonbury, comme bien d’autres lieux en Angleterre, rayonne de magie qui se dégage même dans les photographies. Merci

    1. Merci Pascale, et oui cela fait déjà plusieurs années que je m’y suis rendue, et j’espère que Glastonbury n’a rien perdu de sa magie !

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