Jour 10, la côte Sud-Est

10 Septembre 2013

Lagune glaciaire du Jökulsárlón

Départ de Höfn à 9h ce matin pour le Sud-Est de l’Islande, dans la région de glace du pays : multiples langues glaciaires, lagunes et icebergs… Cette matinée est plutôt ensoleillée mais de lourds nuages noirs se dressent déjà à l’Ouest. La route n°1 traverse la région de Mýrar (marais) : à droite de la route s’étend l’imposante calotte glaciaire du Vatnajökull d’où descendent plusieurs langues glaciaires tandis qu’à gauche, une grande plaine parcourus de deltas s’étire jusqu’à l’océan. À l’exception de quelques fermes aux toits rouges, les oiseaux aquatiques sont bien plus nombreux, dans cette région peu peuplée, que les Islandais.


La piste F985 vers le Vatnajökull

À 55 km de Höfn, la piste F985 grimpe à l’assaut de l’impressionnant glacier du Vatnajökull et mène au refuge de Jöklasel. Cette piste n’est accessible qu’aux 4×4 car en plus d’être très chaotique, jonchée de pierres et de trous, elle présente des rampes importantes. Pour ceux ne souhaitant ou ne pouvant pas tenter les 45 minutes d’ascension avec leur propre véhicule plusieurs agences proposent un bus 4×4 afin de faire la liaison entre le refuge et le parking au pied de la piste ou même Höfn. La piste F985 est spectaculaire, elle sillonne entre de petits lacs bordés de mousse d’un vert intense et de roche noire. Au loin, la vue sur la plaine et l’océan est grandiose…

Piste 985 et glacier

Tandis que la végétation se raréfie et laisse place à de gros rochers noirs, la piste grimpe en lacets raides. On comprend pourquoi, enneigée, cette piste n’est conseillée qu’aux conducteurs expérimentés… Au sommet de la piste, une immensité blanche apparaît sous nos yeux. Le glacier s’étend à perte de vue, en une énorme langue glaciaire grise, le Skalafellsjökull, c’est magique. Malheureusement, une nappe de nuages s’accroche au sommet du Vatnajökull et on atteint le refuge sous un épais brouillard. On ne distingue plus rien aux alentours et il n’est pas possible de profiter des 10 km de vue inoubliable sur le glacier et les sommets enneigés qu’offre le refuge…

Après un petit tour autour du refuge de Jöklasel, où on croise les scooters des neiges utilisés par les circuits organisés sur le glacier, nous reprenons la piste en sens inverse. Malgré les nuages au sommet, l’ascension vaut vraiment la peine car la piste est grandiose et les quelques points de vue sur la langue glaciaire  de Skalafellsjökull sont époustouflants. Le Vatnajökull est tout de même la plus grande calotte glaciaire au monde, en dehors des pôles ! Sa découverte n’est possible qu’en circuit organisé, en jeeps, en scooters des neiges ou chaussés de crampons, du fait de la dangerosité du site : crevasses, tempêtes de neige, brouillard.

De la piste 985

Les icebergs du Jökulsárlón

De retour sur la route n°1, la journée continue par le célèbre site du Jökulsárlón, à 40 minutes de l’embranchement de la piste F985. L’endroit est surréaliste, on se croirait transporté au pôle Nord. Des icebergs bleu flottent au milieu de cette lagune de 17 km². Le site est bien entendu très touristique et il faut faire abstraction des bus remplissant le parking… Très photogénique, la lagune attire bon nombre de photographes professionnels et amateurs. Elle a également servi de décor à plusieurs films, dont le James Bond Meurs un autre jour (2002) et Lara Croft : Tomb Raider (2001).

On peut se promener sur le bord de la lagune pour observer ces sculptures de glace ou les approcher de plus prés en bateau amphibie ou zodiac. En étant attentif, on observe même des phoques se prélassant sur des icebergs plats ou nageant dans l’eau. Derrière, la langue glaciaire grisée du Breiðamerkurjökull alimente la lagune en créant de multiples icebergs d’un bleu intense et captivant qui dérivent petit à petit vers l’océan. Le ciel s’est toutefois voilé et un épais manteau de nuages ternit les couleurs du site dans une teinte grisâtre… Le Breiðamerkurjökull atteignait autrefois la route n°1, aujourd’hui le glacier recule rapidement tout en agrandissant la lagune. C’est entre 1920 et 1950, à la suite d’une série de séismes, que la lagune du Jökulsárlón s’est crée.

Après une pause midi au café du Jökulsárlón pour y déguster une succulente soupe de poisson et pique-niquer, on se dirige de l’autre côté de la route n°1 en suivant le chenal reliant la lagune à l’océan dans lequel dérivent les icebergs. De la plage de sable noir, on observe les blocs disparaître dans les vagues. De nombreux galets noirs aux reflets verts ou bleus parsèment cette plage tandis que certains icebergs ont échoués sur le rivage… Dans l’eau, on aperçoit encore des phoques pêchant ou se laissant emporter par le courant…


Les lagunes glaciaires de Breiðárlón et Fjallsárlón

Direction ensuite la Breiðárlón, une deuxième lagune glaciaire accessible par une piste partant de la route n°1 (moins chaotique que celle annoncée dans le guide). Le site est toutefois décevant : il n’y a aucune trace d’icebergs et la langue glaciaire du Fjallsjökull a fortement reculée et ne touche plus le lac. La piste se termine par un cul de sac mais il est possible de continuer à pieds en longeant les moraines. Une énorme averse aura raison de notre motivation et nous rebroussons chemin à la recherche d’une autre lagune glaciaire plus à l’Ouest.

On y accède par une autre piste, un peu plus loin sur la route n°1. Contre toute attente, on y découvre une charmante lagune glaciaire, la Fjallsárlón, surplombée par une petite butte recouverte de mousse verte et de petites fleurs colorées. La langue glaciaire du Kviárjökull se déverse dans ce petit lac ignoré de la plupart des touristes. Sous une pluie fine, on arpente les rives de la petite lagune où des sculptures de glace flottent. Le pont traversant le chenal n’existe plus et il est impossible de s’approcher plus du glacier. En revanche, certains icebergs lèchent le rivage et les garçons arrivent à grimper sur un. L’endroit est vraiment enchanteur et il doit redoubler de charme sous un beau soleil. Malheureusement, la pluie incessante et le vent qui se lève limitent le temps de balade.

Lagune du Fjallsárlón

Vers Kirkjubæjarklaustur et l’église de Hof

La journée se termine et il est temps de se diriger vers Kirkjubæjarklaustur pour y passer la nuit. Sur la route, un dernier petit arrêt à la ferme de Hof pour y visiter son église en bois et toit de tourbe termine cette journée. Très charmante, cette petite église de 1884 est entourée d’un joli bosquet d’arbres et d’un cimetière typique.

La route n°1 continue le long du massif du Vatnajökull et atteint bientôt l’embranchement vers le parc national du Skaftafell qui constituera la journée-rando du lendemain. Puis, la route traverse ensuite une grande étendue désertique de sandur, le Skeiðarársandur. Mais, les nuages sont encore bien présents et bas, si bien qu’à 17h la luminosité a vraiment baissé… À cela s’ajoute les nombreuses averses qu’on traverse sur la route, la visibilité est quasi nulle et il n’est pas possible de profiter du paysage sur le sandur et les montagnes. Heureusement, la matinée de demain sera plus clémente et offrira de beaux panorama avant d’arriver au parc national du Skaftafell.

Arrivée à Horglands Cottages dans la petite ville de Kirkjubæjarklaustur vers 19h30. Ce complexe propose des cottages tout équipés en location. La décoration est un peu vieillotte et le ménage n’est pas fait à fond, mais il comporte deux chambres et une mezzanine. Pour deux nuits, il dispose de tout le confort nécessaire. Il s’agit du dernier logement du voyage où on dispose d’une cuisine, il est donc temps de finir les réserves de nourriture. Néanmoins, cuisiner avec des produits que nous ne connaissons pas et où les indications sont inscrites en Islandais ou Norvégiens n’est pas aisé et s’avère, pour ce soir là, un échec. Au menu : Fiskbollur (boulettes de poisson), fajitas de mais, haricots rouges et sauce tomates… combo pas très réussi, surtout sans assaisonnement. Une connexion internet aurait pu nous permettre d’anticiper et de préparer une meilleure recette de ce plat quotidien Norvégien ! Après ça, petit réconfort dans le hot-tub commun (le complexe propose deux hot-tubs) avec comme voisin de bain, un groupe d’Allemands. Mais là encore, le chlore qui surcharge l’eau gâche un peu le plaisir. Malgré tout, il s’agit d’une soirée qui restera dans nos mémoires !

Vous devriez aussi aimer :

2 Commentaires

  1. Je me régale en lisant chacun des articles de ce périple… merci et bravo.

    1. Merci beaucoup ! L’Islande reste une des destinations qui m’a le plus marqué. Je conseille à tous les amoureux de la nature d’y aller au moins une fois dans sa vie !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *