Jour 5, la péninsule de Tröllaskagi et Akureyri

05 Septembre 2013

Fjord de Siglufjorðür

Après une matinée plutôt culturelle, entre les églises et les fermes traditionnelles du Sud du Skagafjörður, une longue après-midi de route nous attend. Direction la péninsule de Tröllaskagi, appelée la « péninsule des Trolls », la plus grande de la côte Nord qui cache derrière ses montagnes et fjords encaissés de charmants ports de pêche, suivie d’Akureyri, la capitale du Nord, pour finir avec la chute d’eau de Goðafoss.


La péninsule de Tröllaskagi

Le soleil brille et le ciel est bleu, ce qui donne de jolis reflets sur la mer et contraste avec le vert du paysage. La côte Ouest de la péninsule est douce, avec le village de pêcheur d’Hofsós, le plus vieux port de commerce d’Islande (16e siècle) et ces montagnes qui se terminent dans la mer…

Lac Miklavatn

La silhouette de l’île plate et allongée de Málmey apparaît à l’embouchure du fjord Skagafjörður. La route offre de jolis panoramas sur cette île autrefois habitée, qui constitue aujourd’hui un sanctuaire d’oiseaux. Passé la pointe Nord de la péninsule, le relief est plus échancré et sauvage. Les panoramas se succèdent sur les fjords et le lac Miklavatn, séparé par la mer par une étroite bande de terre… Jusqu’en 1967, avec la construction d’un premier tunnel, il s’agissait d’une des régions les plus isolées d’Islande dont l’unique accès était une piste impraticable l’hiver.

La route débouche avec émerveillement sur Siglufjorðür, un port de pêche lové au fond d’un fjord encaissé. 1200 habitants vivent ici à l’année, dans ce village très joli, aux façades colorées et au port dynamique. Siglufjorðür connut toutefois son âge d’or au 20e siècle, atteignant 3000 habitants lors de la « ruée vers le hareng », un musée lui est d’ailleurs dédié. Avec la fin de l’industrie du hareng en 1968, la ville se tourna vers le tourisme, notamment grâce aux nombreux tunnels construits entre Siglufjorðür et Ólafsfjörður qui permirent de désenclaver ces communes. Aujourd’hui, entre son musée, ses randonnées, ses festivals, son port coloré et ses maisons rénovées, Siglufjorðür attire chaque année un peu plus de touristes.

Siglufjorðür

Il est très agréable de déambuler dans le port : de grands entrepôts de couleurs jouxtent les quais, des bateaux de pêches sont amarrés au port et derrière se détachent les maisons colorées aux pieds de grandes montagnes. L’église en bois surplombe la ville. Au-dessus des rangées de maisons, existent probablement des chemins de randonnées menant aux plateformes qu’on aperçoit. La vue sur le fjord doit y être magnifique malheureusement, nous n’avons pas trouvé comment y accéder à pieds… Au final, après quelques courses au supermarché près du parking, la halte à Siglufjorðür se termine par un pique-nique sur le port, profitant du soleil éclatant de la journée…

Il est ensuite temps de repartir et de découvrir les 6,9 km et 3,6 km de tunnels qui relient Siglufjorðür à Ólafsfjörður depuis 2010. Cet ouvrage d’art, réalisé pour seulement une poignée d’habitants, a été sujet à controverses : coûts, bénéfices, impacts environnementaux… Emprunter un tunnel aussi long est néanmoins très impressionnant : la route est étroite et à une voie seulement mais plusieurs refuges latéraux permettent de stationner et de croiser d’autres véhicules. Entre les deux tunnels, la route passe par le fjord inhabité Héðinsfjörður, qui fut désenclavé grâce à la construction des tunnels et qui offre aujourd’hui un lieu plaisant pour la pêche et la randonnée.


Akureyri, la capitale du Nord

Passé Ólafsfjörður, la route débouche de l’autre côté de la péninsule, dans le profond Eyjafjörður accueillant la deuxième ville du pays, Akureyri. La ville n’est pas très étendue et compte quelques sites d’intérêt facilement accessibles à pieds. Arrivé en fin d’après-midi, la visite est toutefois de courte durée et des choix s’imposent : direction le jardin botanique, en longeant le port puis en découvrant un centre-ville dynamique et attractif. L’imposante cathédrale domine le centre-ville sur sa petite colline mais à cette heure-ci, les portes sont fermées. Elle est assez austère, tout en béton, avec deux hautes flèches qui se dressent au sommet. Les rues jouxtant le jardin botanique sont agréables, le quartier résidentiel est composé de charmantes maisons cossues en bois.

Le jardin botanique dispose de 6600 espèces exotiques différentes, ce qui est assez étonnant étant donné la proximité du cercle arctique, et 430 espèces originaires d’Islande. S’étendant sur plus de 3,6 hectares, il est très prisé par les habitants d’Akureyri. Lors de notre visite, près de l’entrée Sud, une exposition photo était présentée sur la terrasse du café Björk. Retour à la voiture par le centre-ville et la rue piétonne de Hafnarstræti, là où sont concentrées, avec la rue Kaupvangsstræti, la plupart des commerces et restaurants d’Akureyri.


Goðafoss, la « chute des Dieux »

Pour rejoindre la région du lac Mývatn, où nous passerons les deux prochaines étapes, la route n°1 fait le tour du fjord Eyjafjörður et offre de jolis panorama sur Akureyri, de l’autre côté.

Route d'Akureyri

Dernier arrêt sous un soleil couchant à Goðafoss, l’une des plus célèbres et des plus belles chutes d’eau d’Islande, située sur le bord de la route n°1 au milieu du champ de lave Bárðardalur. Le nom de cette cascade remonte à la période de christianisation de l’Islande. En l’an 1000 à l’Alþing, le Diseur de Loi de l’époque, Thorgeir, décida après 24 heures de réflexion que l’Islande devait devenir Chrétienne. De retour chez lui, il passa près de la cascade et y jeta ses sculptures païennes de dieux Nordiques. Depuis, la cascade porte le nom de Goðafoss, la « chute des Dieux ».

En cette fin de journée, il n’y a plus grand monde et nous pouvons profiter en toute tranquillité des différentes vues qu’offrent les rives de la rivière Skjálfandafljót, bien que les photos avec cette faible luminosité ne lui rendent pas hommage… Elle est moins puissante et moins haute (12 mètres sur 30 mètres de large) que ses sœurs, mais Goðafoss n’en n’ai pas moins majestueuse, avec ses deux parties creusées dans la roche noire, positionnées en arc de cercle…


Une aurore boréale, la surprise de la soirée…

Arrivée de nuit à Einishus Cottages, un petit chalet individuel posé au milieu d’une plaine : hébergement superbe, spacieux et moderne, avec un hot-tub et un barbecue sur la terrasse. Cette soirée réservera une surprise mémorable : au milieu d’un bain chaud dans le hot-tub, le ciel dégagé de cette nuit de septembre nous offre la vision magique d’une aurore boréale !

D’abord assez ténue, on pense qu’il s’agit simplement d’un nuage blanc, mais plus on observe, plus le nuage change et devient vert, s’étire… L’observation dure quelques heures, les couleurs changent et dansent sous nos yeux, c’est impressionnant et magique, même s’il celle-ci n’est pas très intense et n’illumine pas le ciel dans sa globalité comme on a l’habitude de le voir sur les photos d’aurores boréales…

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