Jour 3, les stavkirkes de la vallée de la Numedal

06 Juillet 2015

Nore stavkirke

Départ d’Oslo sous la pluie. Le beau temps Norvégien aura été de courte durée. Cette journée est consacrée aux stavkirkes (les églises en bois debout) de la vallée de la Numedal, avec un petit détour vers celle d’Heddal, la plus célèbre, avant de rejoindre Geilo, un village – station de ski en plein cœur des massifs montagneux Norvégiens. La Numedal est baptisée « vallée médiévale » car elle compte le plus grand nombre de bâtiments antérieurs à la Réforme luthérienne (1537). Les églises en bois debout constituent le fleuron de l’architecture médiévale de Norvège, et sur les 28 recensées actuellement sur le territoire, 4 sont situées dans la vallée de la Numedal. Dans cette vallée, la rivière Numedalslagen s’écoule entre les forêts et les alpages. On y découvre un paysage champêtre et rural, parsemé de corps de fermes anciens en bois.


La stavkirke d’Heddal

Heddal stavkirke

Avant d’attaquer le parcours dans la vallée, on se dirige vers la stavkirke d’Heddal, située à 2h d’Oslo, sur la commune de Notoden. Cette église en bois debout est réputée comme étant la plus belle et la plus grande de Norvège. On ne pouvait donc pas la manquer, et tant pis pour le détour. Le trajet est sympathique, on traverse quelques bourgades et on longe des forêts de pins encadrées de hautes montagnes, un vrai décor d’alpage. L’accès au cimetière entourant l’église d’Heddal est en libre accès, en revanche la visite de l’intérieur est payante (80 NOK soit 9€). Le billet, à acheter dans le Kafé Olea près du parking, donne accès à l’église, à une exposition présentant l’histoire de l’église et à un musée de plein air présentant des bâtiments anciens de la ferme (et en écrivant ces lignes, je me rends compte que nous avons complètement zappé cette dernière partie… Où était ce musée ?).

L’église, datant de 1242 et dédiée à la Vierge Marie, est vraiment sublime, avec ses toits multiples couronnés de trois tours. Cette succession de toits, empilés comme un château de cartes, correspond aux différentes sections de l’église : la nef centrale flanquée de part et d’autre de colonnes et de collatéraux, puis la galerie extérieure permettant de soutenir le tout.

La visite de l’intérieur de l’église s’avère plutôt décevante car elle n’est pas aussi grande qu’elle y parait. On trouve dans la galerie extérieure une inscription runique et les quatre portails richement sculptés de feuillages entrelacés, de têtes d’animaux et d’hommes fantastiques. À l’intérieur, les piliers circulaires sont sculptés et reliés entre eux par les poutres horizontales et des croix tandis que des peintures du 17e siècle recouvrent les murs. Le cadre autour de l’église d’Heddal est également superbe, malgré un ciel très nuageux. La route grimpant à l’arrière vers une colline permet d’avoir une jolie vue sur l’église et la vallée.


La stavkirke de Flesberg

On retourne ensuite sur nos pas, direction Kongsberg et la vallée de la Numedal. Kongsberg est une ancienne ville minière s’étendant sur les deux rives de la rivière Numedalslagen. Elle a un côté pittoresque avec son pont reliant la vieille ville et les nouveaux quartiers, son barrage et ses maisons en bois. Mais, comme la journée va être longue, nous ne nous arrêtons pas. Plus loin, on retrouve le calme de la nature, la route s’engouffre le long de la rivière, bordée de montagnes aux pentes parfois abruptes et parfois douces où poussent des forêts de conifères. On s’arrête en bord de route sur une petite aire de pique nique pour casser la croûte et profiter du soleil qui est aujourd’hui capricieux. Le décor fait penser aux paysages du Canada.

La première église de la vallée est Flesberg, probablement la moins jolie mais en accès direct depuis la route 40. Toute petite, cette église en bois debout date du 12e siècle mais a été reconstruite en 1735 selon un plan en croix. De ce fait, elle ne ressemble pas vraiment à une stavkirke, seul le bras Ouest du transept a survécu au remaniement. Elle ne manque toutefois pas de charme avec son clocher couleur sang de bœuf et ses murs peints en brun. Il s’agit d’une église paroissiale encore en service, mais, fermée à cette heure nous ne pourrons pas y entrer.


La stavkirke de Rollag

La stavkirke de Rollag est pour nous la plus bucolique, flanquée sur les pentes d’une colline, surplombant la rivière et entourée d’un cimetière médiéval très fleuri. On y accède par la route Fv107, en quittant la route 40 au niveau du village de Rollag. La vue sur les alentours est magnifique. De grosses dalles de pierre forment une clotûre autour du cimetière et certaines portent des anneaux d’attache de chevaux ainsi que des inscriptions. Cette église fut mentionnée pour la première fois en 1425 mais il semblerait qu’elle soit plus ancienne : la croix en pierre dressée à l’extérieur de l’église aurait été retrouvé sous le chœur et serait plus ancienne que l’église, probablement de 1200.

Quelques mètres en contrebas de l’église de Rollag, on découvre un musée de plein air, Bygdemuseum, fermé ce jour là. On y trouve des habitats traditionnels en bois des 18 et 19e siècles. Il n’y a toutefois aucune clôture et on peut s’approcher des bâtiments de ferme anciens pour les observer, sans toutefois pouvoir y entrer. Il y a par exemple une maison au toit herbu, une grange avec une rampe d’accès permettant d’entreposer directement les récoltes à l’étage et des greniers reposant sur quatre pilotis de bois afin d’isoler la structure de l’humidité.


La stavkirke de Nore

On reprend la route en direction du Nord et le soleil nous quitte petit à petit. La vallée de la Numedal s’élargit et la rivière forme ainsi une sorte de lac, aux rives douces et au bord duquel on se promène quelques instants alors que la pluie se met à tomber.

Lac sur la Numedalslagen

C’est sous un ciel bien chargé et une pluie torrentielle que nous arrivons à l’église en bois debout de Nore. Le mauvais temps nous empêche de rester trop longtemps, juste le temps de prendre quelques photos à travers les gouttes puis nous remontons à l’abri dans la voiture. C’est dommage, cette église ne manque pas de charme. La couleur du bois brune donne de jolis tons à l’église, datant de la fin du 12e siècle et de type cruciforme. La façade Nord de l’église était alors en réparation lorsque nous y étions. L’accès à l’intérieur de l’église de Nore est payant (50 NOK), mais nous n’irons pas, souhaitant plutôt visiter l’église d’Udval. En effet, ces deux dernières églises sont assez rares car elles sont construites selon le principe du poteau central : un seul poteau placé au centre de la nef supporte le poids de l’édifice.


La stavkirke d’Udval

La dernière église de la journée, celle d’Udval, est vraiment à ne pas manquer. Elle se situe au cœur d’un musée de plein air (encore ?!), le Nore og Uvdal Bygdetun, regroupant d’anciens bâtiments typiques en bois de la région. Son accès est donc payant (60 NOK soit 6,5€) et prévoyez plus d’une heure pour visiter l’ensemble du parc. Arrivés à 17h15, la visite fut pour nous expresse (fermeture à 18h officiellement mais ils ont commencé à fermer les bâtiments à 17h45…).

Concernant l’église d’Udval, si l’extérieur est sobre, l’intérieur est vraiment somptueux, richement décoré de peintures. Les murs, les bancs, les poutres, le chœur, tout est décoré de peintures florales colorées et de scènes bibliques, certaines datant du 16e siècle, d’autres du 18e siècle. Elle est utilisée occasionnellement pour des cérémonies mais sinon, elle n’est plus en service. Au niveau architectural, l’église date, pour la partie la plus ancienne, de la fin du 12e siècle et a pour particularité d’avoir un pilier principal dressé au centre de la nef et supportant toute la toiture. 

Le musée de plein air, lui, regroupe des bâtiments typiques de cette région rurale, certains étant des reconstitutions, d’autres des originaux datant des 17e, 18e et 19e siècles.

Une cour de ferme est reconstituée, avec les maisons d’habitation et les greniers d’un côté et de l’autre les bâtiments exposés au risque d’incendie : la forge, la cuisine-buanderie et le sauna. Le sauna n’avait d’ailleurs pas la même utilité, il servait à sécher les récoltes de céréales. On y trouve également une grange, une écurie et une école. Sur les pentes de la montagne, cachée derrière les arbres, une cour d’une ferme de montagne (appelée Setra) est également reconstituée ; elle est composée d’un chalet, d’une laiterie, d’un grenier et d’une étable. Les pâturages y étant plus vastes et plus riches, les animaux de la ferme y étaient emmenés en été.


Route direction Geilo et le plateau d’Hardangervidda

Une fois le musée fermé, nous reprenons la route pour Geilo. La route après Uvdal grimpe vers le Hardangervidda, le plateau montagneux entre la Numedal et le Hardanger. Après le passage d’un col, le paysage change radicalement, la végétation se fait rare, le relief s’adoucit en petits monts râbles et brunis, au milieu desquels sont posés ici et là de petits chalets. La neige fait son apparition, pas dans le ciel qui est toujours aussi chargé, mais entre les rochers et les touffes d’herbes du plateau du Hardangervidda. Geilo est un station de montagne regroupant bon nombre d’hébergements, de restaurants et de commerces.

Nous avons choisi de passer la nuit au camping Øen Turistsenter  qui propose des hyttes (assez petite pour quatre mais pour une nuit ce sera suffisant) en haut d’une rivière. À la vue de la cuisine riquiqui, on choisit de diner dehors, au café-bar d’un hôtel à quelques minutes, le Sofias Café & Bar. Au menu, burger pour les garçons et salade au saumon fumé pour moi. Et pour se faire plaisir après cette journée humide, de délicieux gâteaux en dessert…

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