Jour 7, Sur les routes du Connemara

12 Septembre 2012

Inagh Valley 2

Premier réveil dans les Alpes, à bord de mon van T5 et première randonnée du séjour, dans la partie Sud du Parc Naturel Régional du Queyras, jusqu’au célèbre et magnifique lac Sainte-Anne puis au col Girardin, randonnée conseillée par mes grands-parents. Cette première randonnée, plutôt familiale, offre une multitude de paysages différents dans un environnement de haute montagne à plus de 2000 mètres d’altitude : forêt, alpages, lac glaciaire puis la partie rocheuse jusqu’au Col Girardin d’où la vue s’étend jusqu’aux Écrins.


Le Guesthouse de Kinvara, « Kinvara Guesthouse » pour être original, est sans doute le moins bien du séjour. Le complexe ressemble plus à un hôtel de chaine bon marché, sans charme avec un breakfast ordinaire. On comprend tout de suite beaucoup mieux la nuance entre Bed & Breakfast, qui est un logement chez l’habitant, et Guesthouse, qui est à mi-chemin entre Hôtel et B&B : il s’agit généralement de jolies maisons aménagées spécialement pour l’hébergement touristique et où les propriétaires ne vivent pas…

De Kinvara au Connemara

La route menant de Kinvara au Connemara longe la baie de Galway puis traverse la ville. Recherchant avant tout le dépaysement par la beauté et la diversité des paysages Irlandais, ce voyage fait l’impasse sur plusieurs villes assez importantes d’Irlande, comme Cork lors de l’étape dans le comté du Kerry, ou encore Limerick lors de l’étape vers le Burren et ce jour-ci encore, lors de la découverte du Connemara où Galway joue seulement le rôle de lieu d’hébergement et de restauration pour la soirée.

Une halte au château de Aughnanure Castle, permet de découvrir un charmant donjon, niché dans un sous-bois et entouré d’un étang d’une eau d’une noirceur inquiétante. La journée étant chargée, la visite n’ira pas plus loin qu’un petit tour à l’extérieur.

Les paysages du Connemara commencent à se dessiner à partir d’Oughterard, un petit village de pécheurs au bord du lac Lough Corrib : de vastes lacs bordés de conifères derrières lesquels se détachent des montagnes râbles et brunies par le vent. Le contraste des couleurs avec le ciel nuageux est magnifique et offre même un superbe arc-en-ciel tombant dans un lac.

Lough Bofin 2

La chaine de montagne Maumturk Mountains, aussi appelée Na Sléibhte Mhám Toirc en gaélique, se détache sur la droite, immense et imposante, dominant la lande rousse, tandis qu’à gauche, la route longe plusieurs lacs d’une eau bleue miroitante.


La Inagh Valley

Une route bifurque ensuite sur la droite vers la Inagh Valley qui est vraiment à couper le souffle. Cette route, serpentant entre les tourbières et les lacs, est encadrée de part et d’autres par d’immenses montagnes sombres, les Twelve Bens à gauche et les Maumturk Mountains à droite. Après avoir passé le petit lac de Derryclare Lough, la route s’ouvre sur la vallée et longe le superbe Lough Inagh, blotti au pied des Twelve Bens, pour ensuite traversée de vastes étendues de tourbières.

En plein cœur d’une nature sauvage, la vallée inhabitée, à l’exception de quelques moutons et d’un hôtel, procure un sentiment de liberté. Le paysage est vallonné et le peu d’arbres permet d’avoir une vision lointaine grandiose. Une envie de grimper le haut d’une colline pour admirer le paysage sera vite freinée par les étendues de tourbières qui rendent la promenade bucolique à travers champs impossible. En revanche, de multiples chemins de randonnées traversent la vallée ou mènent aux sommets des chaines de montagnes afin d’admirer un panorama somptueux.

Inagh Valley

Visite de la Kylemore Abbey

La première visite de la journée est la très célèbre, très touristique et très photogénique Kylemore Abbey. Située au pied de la montagne Doughruagh et au abord du lac Pollacappul Lough, ce monument fut d’abord un château, construit au 19e siècle par un riche Anglais, Mitchell Henry, pour sa femme Irlandaise qui était tombée amoureuse de la région. Le domaine, qui s’étend sur 7 hectares, comprend également une église gothique et un mausolée construit à la mémoire de son épouse ainsi que des jardins victoriens. Homme d’influence, à la fois médecin et industriel, Mitchell Henry apporta beaucoup à sa région. Il mit notamment en place des systèmes innovants dans les domaines de l’hydro-électricité et de l’agriculture et développa l’emploi.

Vue sur Kylemore Abbey et le lac Pollacappul

Après être passé dans les mains de plusieurs propriétaires, le château fut racheté par l’Église catholique pour accueillir une communauté de sœurs bénédictines belges qui avaient fui leur abbaye pendant la première guerre mondiale. Le domaine continua à vivre grâce à elles et évolua, avec l’ajout d’un internat pour jeunes filles de renommée internationale. L’école fut fermée en 2010 pour des problèmes de coûts mais la communauté bénédictine réside toujours à Kylemore.

La visite de l’abbaye permet de découvrir quelqu’une des pièces constituant l’ancien château. Un parc boisé entoure l’abbaye et conduit jusqu’à l’Église et au mausolée du couple à l’Est ou aux jardins victoriens à l’Ouest. Cette promenade le long du lac donne un aspect très romantique au lieu. Les jardins victoriens, situés à environ 1 km de l’entrée, sont accessibles à pied ou en navette, en longeant le lac. Quelques sentiers de randonnées permettent également d’accéder, en étant accompagné par un guide de Kylemore, à la statue du Sacré-Cœur ou au sommet de la montagne Doughruagh.

Les jardins victoriens s’étendent sur 3 hectares et sont divisés en plusieurs parties : un jardin d’agrément, un potager, 21 serres ainsi que la maison du jardinier et le « bothy » (la maison des ouvrier). L’ensemble est construit sur les pentes de la montagne Doughruagh, ce qui rend la forme des jardins particulière, tantôt en pentes, tantôt en terrasses, avec des murets de pierres ou d’arbustes délimitant les différentes zones.

Il est agréable de déambuler dans les allées, les sens en éveil, engourdi par les couleurs vives des fleurs, ou par l’odeur agréable des plantes aromatiques ou encore par le bourdonnement des insectes virevoltants déci delà… Au fond du jardin, on peut visiter la maison du jardinier en chef telle qu’elle était à l’époque (Mitchell Henry avait fait posé des fenêtres à tous les cottages de ses employés, chose qui n’était pas très répandue à l’époque) avec ses blocs de tourbe à l’extérieur, et le « bothy », petite maison plus modeste où logeaient les autres jardiniers. Les briques de tourbe séchées, les turf, sont utilisées comme combustible, et donnent cette odeur un peu particulière de terre en sortant de la cheminée.

Pour terminer, un arrêt tea-time avec cheesecake pour l’un et apple pie pour l’autre au kiosque du parc permettra de se fondre dans la masse de touristes plutôt âgés.


Randonnée dans le Parc National du Connemara

Connemara National Parc

Après cette 1e visite, direction le Parc National du Connemara, prés du village de Letterfrack, pour une bonne bouffée d’air frais non loin des montagnes des Twelve Bens. Ces 12 montagnes, qui hantent le centre du Connemara, sont appréciées pour leur nature sauvage et la beauté des paysages. Plusieurs randonnées courtes de 30 min à 3h permettent de découvrir le parc et les magnifiques panoramas sur les paysages vallonnés, râbles et brunis par les tourbières. L’ascension de la montagne Diamond Hill est assez aisée puisqu’il s’agit, avec ses 445 mètres, du plus petit sommet de la chaîne de montagne des Twelve Bens.

Les chemins de randonnées débutent tous au visitor centre, au pied de la montagne, où, après un court passage dans les sous-bois, ils s’élèvent sur les flancs de la montagne. Le chemin de pierre se transforme alors en ponton en bois, car une grande étendue de tourbière couvre les flancs de la montagne. La plus profonde tourbière du parc peut atteindre 5 mètres de profondeur ! La lande est parsemée de petites plantes à fleurs, comme la bruyère ou la drosère violette, donnant des touches de couleurs ça et là. La tourbe est le produit de la décomposition partielle de ces plantes associée à un environnement très humide, du fait des précipitations très abondantes. Les graines de pollens conservées dans la tourbe permettent également de connaitre les plantes qui poussaient ici dans le passé.

La randonnée est facile et agréable et permet d’avoir de magnifiques panoramas à 360°C sur la côte d’un côté et l’étendue de lande et de tourbière à perte de vue de l’autre côté. Cela peut avoir un côté grisant d’être dans une région si belle où la vue est si dégagée qu’elle se perd à l’horizon, en sachant pertinemment qu’il n’est pas possible de parcourir ces collines sans s’embourber dans les tourbières…


La Sky Road et retour par la N59

Sky Road Clifden

La journée se prolonge ensuite par un passage à Clifden sur la côte Ouest, l’unique grande ville du Connemara. La Sky Road fait le tour de la péninsule est permet d’avoir de magnifiques points de vue sur la Streamstown Bay côté Nord et la baie de Clifden et ses îles côté Sud. Cette route, prisée par les touristes, n’est pas large et pourtant très fréquentée. Elle peut être parcourue en voiture ou à pied en 1h environ (en préférant dans ce cas la Sky Road Lower). Le soleil de fin d’après midi descendant sur la mer amène des touches de couleurs chaudes à ce paysage déjà magnifique où la route serpente entre collines, pâturages, et criques où sont amarrés des barques…

Nous ferons l’impasse sur la visite de Clifden, qui n’a apparemment pas beaucoup d’intérêt, à l’exception d’être une ville étape prisée des Français et Américains. Le retour vers Galway se fait par la route N59 qui traverse le Connemara. Rectiligne et bien entretenue, cela change des petites routes d’Irlande. Un dernier détour par Oughetard, un village très prisé par les pêcheurs, permet de finir la journée paisiblement sur les bords du lac Lough Corrib. Ambiance détendue et bohème au bord de l’eau, entre barques et bateaux de pêcheurs…


Soirée à Galway

La journée se termine à Galway. Après un petit repos au guesthouse Amber Bay (agréable mais sans prétention), direction le centre ville, situé à 5 minutes en voiture. Galway est une ville très animée, avec des musiciens jouant dans la rue et des jeunes accaparants les terrasses des pubs et des restaurants. Galway est également le fief de la culture gaélique, et cela se retrouve un peu partout dans la ville, sur les enseignes de commerces ou de restaurants et même sur les panneaux d’indication.

Sur la rive droite de la rivière Corrib se trouve l’ancien village de pécheurs de Claddagh, maintenant transformé en rues animées par ces nombreux pubs et restaurants. Après un arrêt pour diner à The Front Door,  qui sert par ailleurs de délicieux poissons, l’appel de la musique Irlandaise conduit nos pas dans un pub, le King’s Head. Ambiance médiévale, musique live tous les soir, et jeunesse de Galway, le cocktail typique des soirées Irlandaise à découvrir ! Mais, la foule de gens agglutinée face aux musiciens peut vite être étouffante et la pinte de Guinness sera vite avalée pour enfin aller retrouver un bon lit douillet après cette journée magnifique.

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