Jour 10, croisière et randonnée sous la brume

13 Juillet 2015

Le Geirangerfjord

C’était probablement une des journées les plus attendu du séjour : la découverte du Geirangerfjord, classé parmi les plus beaux fjords de Norvège. Mais, c’était sans compter sur une météo plus que capricieuse. On savait que les fjords de l’Ouest est la région la plus pluvieuse du pays, mais ça aurait été bien que la pluie et la brume ne soient pas de la partie, juste ce jour-là… Tant pis, la découverte du fjord en croisière et une randonnée sur les hauteurs dans les montagnes auront un côté plus mystique sous la brume.


Croisière sur le ferry Hellesylt – Geiranger

Ce matin, nous avons réservé un billet sur le ferry Hellesylt – Geiranger. Ce type de croisière est parait-il un des meilleurs moyens de découvrir ce magnifique fjord. Le Geirangerfjord compte parmi les plus beaux fjords de Norvège (il est d’ailleurs classé au patrimoine mondial de l’UNESCO) mais également les plus visités.

Le ferry part du petit port d’Hellesylt à 11h et le trajet dure environ 1 heure pour une distance de 16 km. Pour une voiture et 4 personnes, il faut compter environ 145€ (1225 NOK). Il y a du monde sur le ferry, beaucoup de gens à pied malgré le fait que le pont voitures ne soit pas complet. Il était pourtant conseillé de réserver pour cette période de l’année, surtout pour une traversée avec voiture. Le mauvais temps aura probablement découragé beaucoup de monde.

Le bateau est bien plus grand que les autres ferries empruntés, celui-ci est clairement dédié aux touristes qui veulent découvrir le Geirangerfjord. Il dispose à l’extérieur d’un pont supérieur, d’un pont arrière et d’un pont avant ; à l’intérieur on trouve un salon avec une grande baie vitrée et une cafétéria. Tout au long de la traversée, des explications sur les différents éléments du fjord sont données, en anglais, norvégien, espagnol et allemand.

Malheureusement pour nous, un épais brouillard masque totalement les parties hautes du fjord. On multiplie les emplacements pour se mettre à l’abri des gouttes de pluie et essayer, autant que possible, de prendre quelques photos. On aperçoit tout de même les pentes des montagnes, où dévalent de nombreuses cascades, dont certaines aux noms évocateurs (les Sept Soeurs et le Voile de la mariée), mais aucune vision lointaine sur la profondeur du fjord.

Et pourtant, le Geirangerfjord mérite vraiment sa renommée : orienté plein Ouest, il bénéficie d’un ensoleillement jusqu’à 22h ou 23h en été alors que les montagnes autours s’élèvent à plus de 1600 mètres ! D’anciennes fermes s’accrochent encore à l’aplomb des parois rocheuses abruptes des montagnes dont les sommets sont couronnés de neige éternelle. La ferme la plus riche du fjord était celle de Matvik, qui se résume en définitive à une petite masure en bois.. Ces petits lopins de terre étaient cultivés mais leur accès se faisait souvent uniquement à partir du fjord.

À l’arrivée sur Geiranger, le brouillard donne un effet fantomatique et mystérieux au lieu, surtout avec les grands voiliers apparaissant petit à petit de derrière la brume… Geiranger est un petit bourg niché au fond du fjord qui resta longtemps inaccessible par voie terrestre. Aujourd’hui essentiellement tourné vers le tourisme, Geiranger accueille les plus gros paquebots de croisière, grâce à sa profondeur. Difficile de croire que d’aussi gros bateaux puissent s’aventurer aussi loin à l’intérieur des terres : Geiranger se trouve à 100 km de la mer ! Tels de gros immeubles sur l’eau, les paquebots occupent le petit port de Geiranger et surplombent même les bâtiments de la terre ferme. À cela s’ajoute un nombre incalculable de bus touristiques et une horde de touristes en k-way colorés. Le village de 240 habitants accueille chaque année pas moins de 800 000 visiteurs !

Le contraste entre ce lieu reculé et sauvage et la foule de personne que cela déplace est impressionnant, voir suffoquant. D’autant plus qu’il pleut, que chacun essaye de se réfugier à l’abri dans les restaurants, boutiques et cafés de l’unique rue commerçante du village, et que les nuages bouchent la vue et donnent une sensation d’oppression, coincés aux pieds des montagnes…


Randonnée de Westerås Gard

On vient à Geiranger pour admirer la beauté des paysages, grimper en hauteur lors de randonnées ou en empruntant des routes de montagnes pour avoir de sublimes panoramas sur le Geirangerfjord, faire du kayak ou une croisière sur ses eaux turquoises… Mais que faire lorsqu’il pleut à verse et que le brouillard cache toute visibilité ?! À l’origine, on souhaitait faire la randonnée de Skageflå, mais clairement, on sait qu’on n’y verra rien. Direction l’hébergement, un cottage dans la ferme Westerås Gard , située en hauteur de la ville, pour nous mettre au sec. Il s’agit d’une ferme de chèvres et de moutons proposant des chalets en location et un restaurant.

Homme dans le brouillard

Au chaud, après un repas et un thé, on se motive pour faire quelque chose de l’après-midi. De courtes randonnées  partent de la ferme et même si on sait d’avance qu’on n’y verra pas grand chose, cela permet de prendre l’air et de bouger un peu. La première randonnée mène en une trentaine de minutes à la cascade Vesteråsfjellet. Il faut traverser un pâturage de moutons et de chèvres puis, à l’intersection entre les deux randonnées, descendre un chemin en lacets. La quiétude des lieux n’est troublée que par les mouvements de nos ombres derrière le brouillard et seules les cloches et les bêlements des animaux rompent le silence…

Randonner en Norvège sous la pluie est, selon le terrain, plus ou moins agréable. Il y a d’abord l’herbe détrempée sur laquelle on glisse si le terrain est en pente ou dans laquelle on s’enfonce jusqu’à se mouiller les pieds, puis il y a les chemins de terre qui deviennent des chemins boueux, les pierres et les racines qui deviennent glissantes… Bref, il vaut mieux regarder où on met les pieds et savoir d’avance qu’ils seront trempés. 

La première randonnée est toutefois facile car le chemin est gravillonné ; la seconde, conduisant au point de vue Løsta, est plus complexe car plus difficile d’accès, plus longue, avec une pente plus importante. Il s’agit d’un petit sentier de terre slalomant entre les arbres et les racines et traversé par de petits cours d’eau. Avec le mauvais temps s’ajoutent également des mares de boues et de grandes pierres plates glissantes. Pour couronner le tout, la bruine se transforme en pluie et achève de nous tremper. La vue sur le Geirangerfjord aurait sans doute été magnifique !

On rentre un peu dépité à 17h au chalet, déçu par cette journée. Pour se remonter le moral, on termine la journée au chaud, avec des jeux de sociétés (toujours prévoir quelques jeux pour ce genre de situation !) et un film de circonstance (« Dagmar, l’âme des Vikings » du réalisateur norvégien Roar Uthaug).

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