Jour 13, Randonnée sur le Breinnisteinsalda

13 Septembre 2013

Arrivée au Landmannalaugar par la F225

Après une bonne matinée sur la route, le long de la splendide piste de l’Hekla, nous atteignons le refuge du Landmannalauguar vers 13h. Ce qui laisse le temps de poser nos valises au refuge et de partir se dégourdir les jambes à la découverte du lieu. Cette première randonnée au Landmannalaugar, menant au dôme de Breinnisteinsalda, marque le bouquet finale de cette journée, au cœur d’un décor de montagnes rhyolitiques, de solfatares et de coulées de lave noires.


Le refuge du Landmannalaugar

Un dernier effort pour passer le gué se trouvant juste avant le refuge, et nous pouvons poser nos valises. Le site du Landmannalaugar propose un refuge accueillant 75 personnes et un camping. Des sources d’eau chaudes font également la joie des randonneurs après une rude journée. En Septembre, le refuge n’est pas complet et nous nous installons dans un dortoir vide, où viendront s’ajouter quelques personnes au cours de la journée. Les groupes prennent beaucoup de place et investissent déjà deux dortoirs, donc en pleine saison il est vivement conseillé de réserver. Dans un autre bâtiment se trouvent les sanitaires avec des douches (payantes : 500 isk en pièces de 100 pour 5 minutes d’eau chaude).

Pendant tout le trajet, nous avions plutôt eu beau temps, grand soleil avec quelques nuages mais là, le temps se gâte et de lourds nuages noirs arrivent. Le temps de descendre dans la cuisine pour casser la croûte, une énorme tempête de neige se lève… Les randonneurs du matin arrivent également et la cuisine se remplit d’un seul coup ! Ambiance conviviale garantie.


Ascension du Breinnisteinsalda

Vallée de Vondugiljaaurar

Une petite accalmie donne le feu vert pour partir randonner. Au départ des chemins de randonnée, une carte présente les différents circuits, leur difficulté et leur temps de parcours. On se décide pour une randonnée de 2h30 menant au dôme de Breinnisteinsalda (881 mètres). Juste derrière le refuge, le sentier grimpe à travers la montagne pour atteindre une zone plus plane traversant le champ de lave de Laugahraun, recouvert à cet endroit d’une mousse verte. La neige continue de tomber même si les nuages se sont un peu élevés et dégagent la vue. Le contraste du noir de la lave et du blanc de la neige, coincée entre les replis de la roche est magnifique.

Après environ 1,5 km, le chemin débouche sur un petit promontoire dominant une vaste plaine encadrée de hautes montagnes brunes et enneigées : la vallée de Vondugiljaaurar. Le paysage est à couper le souffle, on se croirait dans le royaume du Rohan, du Seigneur des Anneaux. Le chemin bifurque alors sur la gauche et commence à grimper au milieu d’une zone géothermique où fumerolles, solfatares, cônes de scories côtoient le champ de lave noir et les mousses vertes fluorescentes… L’ensemble est assez hallucinant et les fumerolles s’échappant d’un peu partout créent une ambiance magique.

Vue depuis le sommet du Breinnisteinsalda

Après un croisement marquant soit le retour au refuge par les gorges de Graenagil, soit la poursuite de la randonnée du Breinnisteinsalda et de Þórsmörk (marquage commun pour l’instant), nous continuons l’ascension avec une portion à fort dénivelé. Très vite, le sol se retrouve couvert de neige. Après le passage d’un col, le vent devient violent et les flocons recommencent à tomber. Mauvais moment pour une tempête ! Une bifurcation sur la droite permet d’accéder au sommet du Breinnisteinsalda. Il n’y a que quelques mètres à parcourir sur une pente raide et caillouteuse mais le vent redouble de violence, la neige fouette le visage et la visibilité est très réduite, ce qui rend le parcours assez difficile. Forcément, arrivé au sommet, on n’y voit rien…

Mais après quelques minutes, la tempête passe, les nuages se lèvent et laissent apercevoir un peu le panorama. Au Sud, les montagnes qui nous entourent sont toutes enneigées et magnifiques bien qu’elles cachent les multiples couleurs du Landmannalaugar. Au Nord, les vallées et des montagnes plus basses sont dégagées, laissant entrevoir coulées de lave, rivières et lacs dans un paysage sublime vert-orangé.


Les gorges de Graenagil

L’accalmie est toutefois de courte durée et la tempête reprend de plus belle, il est temps de rebrousser chemin. De retour au carrefour de la zone géothermique, nous empruntons le chemin des gorges de Graenagil. Le sentier serpente dans le champ de lave, où il est d’ailleurs assez difficile de repérer les piquets de balisage, avant de descendre vers les rives d’un petit cours d’eau couleur bronze. Là encore, les couleurs sont multiples : les galets oranges du cours d’eau contrastent avec la mousse verte et la lave noire et, de retour dans la plaine du Landmannalaugar où se trouve le refuge, les pentes de la montagne de Blahnukur présentent des couches rosées et vertes…. C’est hallucinant et on ne peut qu’imaginer à quoi cela ressemble quand il n’y a pas de neige !


Retour au refuge et détente dans la source d’eau chaude

Après cette rude et froide après-midi, la source d’eau chaude du refuge nous tend les bras. Mais, vu qu’il continue de neiger, mieux vaut s’équiper ! C’est donc en veste et maillot de bain que nous parcourons les 200 mètres séparant le refuge de la source d’eau chaude. Un ponton en bois permet de passer au-dessus de la zone marécageuse et de poser les affaires (emballées dans un sac plastique) prés de la source. Le bassin est assez petit, peu profond et 100% naturel, alimenté par plusieurs petits cours d’eau : on sent les algues poussant dans la silice. Pour ne pas se geler le torse, il est conseillé de s’asseoir, voire de s’allonger. En revanche, l’eau est chaude (38-40°C) et c’est très agréable.

Vers les sources chaudes

Un panneau à l’entrée du ponton indique les risques liés à la baignade dans des sources d’eau chaude naturelles. En effet, il y a quelques années, des bactéries se sont développées dans la source d’eau chaude du Landmannalaugar et ont provoqué des maladies de peau sur de nombreux baigneurs. Il n’y a apparemment plus de bactéries aujourd’hui mais le risque n’est pas nul. Du coup, dans le doute, après ce bain détente, direction les douches pour se laver ! Puis, il est temps de conclure cette journée par un repas chaud dans la cuisine commune. Il y a du monde et deux groupes de touristes français vont venir manger, ainsi que quelques couples. Après une partie de carte, il est temps d’avoir une bonne nuit de sommeil.

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