Jour 9, à la rencontre des glaciers

12 Juillet 2015

Cette journée est consacrée aux glaciers du parc national de Jostedalsbreen, au cœur de l’histoire géologique de la Norvège et de la création de fjords de l’Ouest. Sur les routes et les chemins du parc de Jostedalsbreen, où les glaciers rencontrent les fjords, de magnifiques balades nous attendent, entre rivières et lacs glaciaires aux eaux bleu turquoise et vallées verdoyantes.


À l’origine, il n’y avait pas de fjords en Norvège, c’est lors des différentes glaciations que les glaciers se formèrent, creusant de profondes vallées allant même jusqu’au-dessous du niveau de la mer. Avec le réchauffement, les glaciers reculèrent et laissèrent derrière eux les célèbres fjords de Norvège. Aujourd’hui, le Jostedalsbre constitue le plus grand glacier d’Europe avec ses 487 km2. Nous allons longer le Parc National de Jostedalsbreen par l’Ouest puis faire quelques balades en y pénétrant à hauteur de la ville d’Olden, au Nord du parc.

La route entre Fjærland, Skei et Olden

En dormant à Lems Bungalow près de Sogndal, nous avons envisagé de visiter la célèbre stavkirke d’Urnes, la plus vieille église en bois debout de Norvège, mais après avoir relu le programme, cela nous sembla difficilement réalisable car cela nous aurait fait faire un détour d’environ 2h (trajet et visite). Donc cap au Nord, direction le parc de Jostedalsbreen. Entre deux tunnels, la route débouche à l’extrémité de la vallée Bergsdalen et un point de vue offre un magnifique panorama sur le Fjærlandsforden, une autre branche du Sognefjord. À partir d’ici, sur la route entre Fjærland et Skei, les glaciers du Jostedalsbre rencontrent les fjords…

Premier arrêt au glacier Bøyabreen, déjà visible depuis la route n°5 et facilement accessible par une petite route puis à pied par un petit chemin (5 minutes). La langue glaciaire a bien reculé, laissant apparaître la roche grise, mais il y a toujours un petit lac bleuté à ses pieds, entouré de grandes étendues herbeuses. L’endroit est paisible et désert. Un café près du glacier offre un joli panorama et une randonnée d’une heure aller-retour, Almerinden, est également possible et grimpe sur les contreforts du glacier. Nous ne ferons toutefois qu’un petit tour, nous promenant sur les rives du lac et observant les multiples filets d’eau dévalant la paroi rocheuse.

La route entre Bøyabreen et Olden est sympathique bien que le ciel soit couvert : on longe le lac Jølstravatnet avant de grimper dans la vallée verdoyante de Våtedal par la route 60 qui atteint les hauteurs d’un des bras du Nordfjord, l’Innviksfjord. C’est sous un ciel couvert, d’un point de vue partiellement dégagé à cause des pins et en compagnie de moutons qui ne se gênent pas pour s’allonger au milieu de la route, que nous découvrons ce beau fjord. La descente en lacets vers Utvik est très belle, les maisons en contrebas et les rives vertes apportant une touche de couleur à ce paysage monochrome. On continue vers l’Est en longeant le fjord en direction du petit bourg touristique d’Olden, qui peut-être une bonne base pour les nombreuses activités dans la région.


La vallée d’Olden

À Olden, la route 724 à droite s’enfonce dans une étroite vallée encadrée par de hautes montagnes aux pentes raides. La route est magnifique et longe trois lacs glaciaires aux eaux turquoise. Pause pique-nique devant le superbe lac d'Oldevatnet : les nuages se reflétant dans l’eau turquoise et les montagnes verdoyantes nimbées de neige ou de glace par endroit se découpant derrière. Une petite pluie se met à tomber et nous inquiète sur le reste de la journée mais finalement ça passe vite. En revanche, la tranquillité des lieux est interrompue par l’arrivée d’un car touristique : c’est le débarquement, une nuée de touristes envahie le parking et les berges du lac pour poser et se prendre en photos. En même temps, nous aussi nous faisions ça quelques minutes plus tôt… N’empêche que cela ne donne pas envie d’être dans un voyage organisé. Après un traditionnel sandwich fromage / jambon, on reprend la route vers le fond de la vallée où se nichent deux glaciers.

Le succès du site est tout de suite visible : parkings payants (50 NOK), centre touristique avec café, restaurant, information et campings ont été aménagés. Les deux glaciers, Briksdalsbreen  et Melkevolbreen, sont accessibles depuis les parkings, mais le premier est sans aucun doute le plus visité. Pour y accéder, il y a le choix entre une marche de 45 minutes sur un chemin gravillonné, longeant la rivière glaciaire, puis grimpant par des escaliers au-dessus d’une petite cascade, ou en prenant une petite voiture trolley empruntant quasiment la même route. Ces dernières sont nombreuses et nuisent au charme du site, d’autant plus que cela donne vraiment une impression de « parc touristique » façon Jurassic Park. Si vous pouvez supporter une horde de touristes et des groupes débarquant des bus, ne manquez pas ce glacier car il vaut vraiment le détour.

La petite randonnée  pour y accéder à pied (environ 6 kilomètres aller-retour) est très jolie et à l’arrivée, on est gratifié par un superbe lac aux eaux turquoise surmonté par la langue du glacier qui descend de 1700 mètres d’altitude à seulement 346 mètres. Ce sont les sédiments transportés par les glaciers qui donnent cette couleur turquoise aux lacs et rivières glaciers. Le Briksdalsbre a également bien reculé, les gros blocs erratiques en sont les témoins et des panneaux indiquent ses dernières extensions le long du sentier sur les derniers 500 mètres. Le glacier est en perpétuel mouvement et on entend ses craquements. Il arrive fréquemment de voir des blocs de glace se détacher du glacier. Il est d’ailleurs déconseillé de s’approcher à cause des chutes de pierres et de se baigner, même si nous avons pu voir un intrépide s’y risquer !


La vallée de Loen

Après cette première balade, direction la vallée d’à côté, en repassant par Olden. À Loen, une vallée glaciaire s’étend au Sud, alimentée par le glacier Kjenndalsbreen. Celle-ci est beaucoup plus jolie et sauvage que celle de Briksdalen : on longe l’immense lac glaciaire Lovatnet bordé d’une végétation luxuriante. La palette de couleur en cette fin d’après-midi est sublime. La route 723 est très étroite et des « passing-by » permettent de croiser les voitures. Les à-pics rocheux déchiquetés surplombant la vallée ne sont pas menaçants pas hasard : plusieurs glissements de terrains ont eu lieu depuis le début du siècle, provoquant notamment une vague énorme sur le lac. Un bateau à moteur se retrouva même transporté sur les flancs de la montagne !

Un petit péage payant donne accès à un parking et au visitor center. Si vous ne souhaitez pas payer le péage (30 NOK), il faudra vous garer bien en amont et faire la route à pied. Comme à Geilo, pour accéder à la montagne Prestholtskarvet, le péage est une simple boite dans laquelle on glisse une enveloppe avec le montant, notre nom et le numéro de la plaque d’immatriculation de la voiture. Sur le parking, il n’y a qu’une seule voiture, rien à voir avec la foule à Briksdalsbre. De là, une petite marche de 15 minutes permet d’approcher la rivière et le glacier de Kjenndalsbreen  qui, comme les autres, est bien inaccessible sur ses rochers. Bien que la balade soit très courte, le paysage est à couper le souffle. Il n’y a pas de sentier marqué, on marche à travers les débris rocheux, slalomant entre une végétation d’arbustes tandis qu’autour les montagnes aux pentes escarpées forment des décrochés étranges parcourues par une multitude de cascades.


Bien d’autres vallées et glaciers sont à découvrir dans le parc de Jostedalsbreen mais il est 18h, nous arrivons à la fin de la journée. Si vous avez le temps, privilégiez la randonnée pour découvrir la région, en grimpant par exemple en haut du Mont Skåla, à 1848 mètres d’altitude, ou en s’aventurant sur une des nombreuses langues glaciaires du parc, comme Jonathan et Marie du blog Kaméléon Voyages. Direction notre hébergement, à Stryn, où une hytte toute mignonne et spacieuse nous attend, la Solbakken Hytte. Après un apéro sur la terrasse pour écrire quelques cartes postales, la soirée se poursuit par un repas pizzas et un moment de détente au sauna.

Solbakken Hytte
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4 Commentaires

  1. Bonjour nous avons notes cela comme point essentiel de notre voyage en Norvège, nous serons à pieds pour ces visites dans un hôtel pas loin, la randonnée et les visites sont faisable en 1 journée ?

    1. Bonjour Corentin, oui nous avons réalisé ces randonnées dans la même journée. Après pour se déplacer d’une vallée à l’autre, des bus existent peut-être (ou auto-stop ?), car à pied cela risque d’être long.

  2. Bonjour
    avez vous tout fait en camping car
    car j ai vu une vue on dirait un rétro de voiture
    Merci de vôtre réponse
    Je suis Camping cariste et aimerait connaitre la Norvège

    1. Bonjour,
      Non, nous ne sommes pas camping cariste, nous avions loué une voiture pour effectuer ce voyage. Les routes en Norvège sont très bien entretenues, même dans les endroits reculés. Toutefois, il faut prendre en compte le fait que la tarification de traversé sur un ferry est plus chère que pour une voiture normale. Pour les conditions de stationnement de nuit, je ne connais pas la réglementation, il faudrait se renseigner. La Norvège est dans tous les cas une superbe destination !

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