Jour 3, Les châteaux de Perth et Glamis

16 Septembre 2012

Scone Palace Pano

Après ces deux derniers jours à Édimbourg, il est temps de prendre la route pour notre road-trip vers le nord, pour notre prochaine étape à Kingussie, et les Highlands. On commence par la découverte de deux châteaux emblématiques d’Écosse : le château de Perth, The Scone Palace, lié à l’histoire écossaise et le château de Glamis, célèbre pour ces histoires de fantômes mais également lié à la famille royale britannique.


Dernier petit déjeuner à Édimbourg, au guesthouse Elder York, avant le départ pour le Nord. Arrivée chez Hertz, place Piccadilly, pour récupérer la voiture 30 minutes en retard à cause d’un petit déjeuner mouvementé. Pour cette semaine, ce sera une Astra Vauxhall, modèle un peu cheap mais on fera avec. L’accueil est en revanche très bon et l’hôtesse n’hésite pas à donner quelques conseils pour sortir facilement de la ville.

Quelques détails sont frappants sur les routes écossaises : les écossais sont nerveux au volant, peu courtois et les excès de vitesse sont fréquents tandis que côté signalisation, celle-ci est moins marquée qu’en Irlande concernant les indications rappelant de rouler à gauche, les limitations de vitesse sont peu indiquées en dehors des villes et il arrive de croiser le panneau peu rassurant « Frustrations causes accidents »

The Scone Palace à Perth

À une heure de route d’Édimbourg se trouve la petite ville de Perth et son palais, The Scone Palace, situé à 3 km au nord de la ville. Après avoir emprunté une longue allée bordée de pâturages où broutent des vaches, un imposant château de deux étages en pierres ocres apparaît derrière les arbres. Ce jour-là, une exposition de Porches a lieu sur le parvis du château.

À l’intérieur, les State Rooms se visitent. On y trouve des pièces richement meublées et décorées, les collections de porcelaine, les tableaux et les portraits de la famille héritière, les Comtes de Mansfield, demeurant au château mais également l’origine du lieu, dont l’histoire de la pierre de la destinée, symbole du couronnement des rois écossais. Centre du royaume picto-écossais depuis le 9siècle, Scone fut érigé par Kenneth MacAlpine qui ramena avec lui the Stone Of Destiny d’Argyll pour la placer sur Moot Hill. Cette pierre fut utilisée pour le couronnement des rois d’Écosse jusqu’au 13siècle, où elle fut emmenée à Westminster Abbey par le roi d’Angleterre Edward I. Les couronnements continuèrent à se dérouler à Scone jusqu’en 1651 avec le sacre de Charles II. En 1996, The Stone Of Destiny fut rendue à l’Écosse et elle est désormais exposée au château d’Édimbourg.

La visite des State Rooms est sympathique mais il n’est pas possible de prendre des photos à l’intérieur. Du coup, il est difficile d’en garder un souvenir. De plus, la porcelaine et le mobilier ancien peuvent ne pas intéresser tous le monde.

The Scone Palace mérite toutefois un détour pour son architecture extérieur, restauré dans le style néogothique vers 1804, et ses jardins et espaces boisés qui comptent de nombreux animaux en liberté. Les plus faciles à approcher sont sans nul doute les paons, se baladant autour du château. Sur Moot Hill se dresse une chapelle presbytérienne, elle aussi restaurée au 19e  siècle, et une réplique de la « pierre de Scone » placée à l’endroit originel.

Le domaine de Scone comprend plusieurs espaces très agréables pour se promener, faire un pique-nique, jouer avec les enfants, comme le jardin aux papillons, le cimetière et le labyrinthe (pour les petits ET les grands)… Au moment de partir, un groupe de jeunes joueurs de cornemuse se met à jouer devant l’entrée du parc.


Le château de Glamis

Après cette première visite, la journée continue avec la visite de Glamis Castle, situé à environ 40 minutes de route de Perth. La route y menant traverse un paysage agricole : les terres fertiles du Strathmore où s’étendent à perte de vue les champs cultivés et les pâturages de bœufs des Highlands.

Là encore, l’arrivée au château de Glamis se fait par une longue allée bordée cette fois d’une pelouse entretenue où sont dispersés de hauts arbres. Les statues de Jacques VI et de Charles 1er, son fils, sont postées à l’extrémité de l’allée. Glamis est un château typiquement écossais, très imposant avec ses deux tours rondes, ses tourelles, ses créneaux et ses toits coniques.

Sa visite est uniquement guidée mais elle est très intéressante. Le guide, un anglais habillé en écossais (il plaisantera souvent de cette situation cocasse), est très avenant et raconte l’histoire de l’enfance de la princesse Margaret, la sœur de la reine Elizabeth II,  au château ainsi que des histoires plus anciennes remontant à l’origine médiévale du château, dont des histoires de fantômes…

Glamis est la demeure familiale des comtes de Strathmore depuis 1372. Le château devint associé à la famille royale en 1376, lorsque Sir John Lyon se maria avec la fille du roi. Plus récemment, Glamis devint la résidence de la famille de la Reine Mère Elizabeth où celle-ci donna naissance à la princesse Margaret. Les pièces de différentes époques sont grandioses et réservent pleins de surprises : une porte dérobée, le tableau du peintre caché derrière le tableau du 1Comte de Glamis, l’histoire de la dame grise, lady Glamis qui fut prisonnière puis envoyée au bûcher pour sorcellerie, hantant la chapelle, ou bien celle du joueur de cartes, emmuré pour avoir enfreint le sabbat, qui continuerait de jouer avec le diable…

La visite se termine par la salle d’exposition présentant les parures princières et royales : robes de hautes coutures et capes de cérémonie de différentes époques… Il est 16h, l’heure de faire une pause thé et gâteaux dans la magnifique cuisine victorienne reconvertie en restaurant. Sur les murs, des tableaux représentent la campagne locale, des casseroles en fontes et de vieilles cuisinières à charbon finalisent ce décor.

Une partie du château est encore habitée, c’est pourquoi certains accès au parc et au jardin sont privés, mais il est possible de s’y promener via les accès autorisés et d’accéder ainsi au jardin italien et à la pinède, ainsi qu’au surprenant cimetière pour chien… Le parc est un espace rêvé pour les animaux sauvages, ainsi il n’est pas rare de croiser un lapin se faufilant dans un trou ou un héron jacassant sur le chemin. Une grande partie du domaine de Glamis est dédiée au pâturage bovin. Le bœuf des Highlands se distingue par sa robe rousse, ses poils longs et ses longues cornes.


La route vers Kingussie, en passant par le Queen’s view

En repartant du château de Glamis en direction de Kingussie, une erreur d’aiguillage sur la route permet de découvrir une magnifique petite route, la A923, serpentant entre les pâturages de moutons, les champs et les cottages écossais. Le petit village de Butterstone est charmant avec ses petites maisons aux toits gris et ses alentours boisés qui abritent des écureuils (signalés par des panneaux routiers). L’Écosse est le foyer de plus de 75% des écureuils roux en voie de disparition de la Grande-Bretagne. Menacés par les écureuils gris, introduits en Europe à la fin du 19e siècle et porteurs d’un virus dont ils sont immunisés mais tuant leurs cousins roux, ceux-ci font l’objet de programmes de protection. En rejoignant la nationale, une belle surprise apparaît : une biche traverse la route et s’engouffre dans les fourrés de l’autre côté, spectacle grandiose !

Après Pitlochry, un court détour par la petite route B8019 permet d’admirer un merveilleux point de vue sur le loch Tummel, dominé par le sommet conique du Schiehallion : le Queen’s View. Queen’s View pourrait tenir son nom de la reine Victoria qui s’y rendit en 1866, ou bien de la reine Isabelle, femme de Robert the Bruce, qui y établit son campement lors de ses nombreux voyages.

Arrivée au Hermitage Guesthouse de Kingussie de nuit vers 20h30. La maison est très charmante, l’hôte accueillant mais le village désert. Après avoir décliné, non sans regrets, l’offre de sandwichs faite par notre hôte, l’arrivée dans le seul bar restaurant du village est un échec : à 21h pétante, les cuisines sont fermées. La seule option restante est d’acheter à manger dans l’épicerie de nuit ouverte dans la rue principale… Le début de soirée se déroulera tout de même au pub où nous ferons la surprenante découverte des piliers de bars écossais… Cette étrange soirée, passée dans un bled paumé de l’Écosse, restera dans les mémoires.

Vous devriez aussi aimer :

2 Commentaires

  1. Ben n’importe où dans le monde on ne refuse pas des sandwiches … surtout à 20 h 30 … c’est forcément risqué !

    1. Oui c’est sur ! Nous avons retenu la leçon maintenant !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *