Jour 5, Sur les routes du Ross Occidental

18 Septembre 2012

Cet après-midi nous conduira sur les routes du Ross Occidental, ou Wester Ross pour les écossais (ça vous rappelle quelque chose ?!). Après une matinée de route du Glenmoriston au Glen Shiel et la visite du château d’ Eilean Donan, cette deuxième partie de journée cramera encore du carburant mais il s’agit d’une région incontournable qui mérite vraiment le détour. Cette région bordant le littoral atlantique regroupe certains des sites les plus remarquables des Highlands : de majestueuses montagnes dans un relief sauvage côtoient des lochs paisibles, de petits villages de pécheurs ou des criques isolées.


De Dornie au loch Kishorn

13h, Départ de Dornie et d’Eilean Donan Castle pour le Ross Occidental. Passé le village, qui constituera notre point étape pour les deux prochaines nuits, la route longe le loch Alsh. Une bifurcation sur la droite, sur l’A890, permet de prendre de la hauteur et atteint un plateau râble et nu encadré par de basses montagnes. Le paysage devient plus sauvage et une incroyable impression de liberté dans cette nature préservée se ressent.

La route traverse ensuite une large forêt dans un paysage typiquement sylvo-pastoral avant d’atteindre le loch Carron. Alimenté par la rivière Carron, ce loch marin se jette dans la mer des Hébrides. Plusieurs points de vue le long de la route permettent d’admirer le panorama. À partir de là, les routes du Ross Occidental seront une succession de routes étroites et sinueuses grimpant à flanc de montagnes, au fond de vallées encaissées ou longeant des lochs. Après avoir fait le long tour du loch Carron par la route A896, qui dessert le village Lochcarron, celle-ci grimpe en serpentant dans une étroite vallée pour atteindre de l’autre côté un autre loch, le loch Kishorn.

Vue loch Kishorn pano

La route d’Applecross et le col de Bealach na Bà

Ne manquez surtout pas la route menant à Applecross et passant par le magnifique col Bealach na Bà, signifiant « passe des troupeaux » en gaélique. Le détour vaut autant pour cette route spectaculaire, serpentant dans une vallée étroite et profonde, que pour le point de vue, une fois arrivé en haut sur les lochs et l’île de Skye. 

La route est déconseillée aux véhicules lourds, aux caravanes et aux apprentis conducteurs car elle présente des pentes à 25%, des virages en épingles à cheveux et n’est large que pour un seul véhicule (des « passings-by » existent tout au long de la montée). Pour les autres véhicules, il s’agit juste de rouler avec prudence, car elle est tout de même assez fréquentée, que ce soit par des véhicules légers, des motos mais aussi, malgré les recommandations, par des campings-cars, et vous serez récompensés par de magnifiques panoramas. 

La route vers Applecross s’élève progressivement au-dessus du loch Kishorn pour ensuite s’enfoncer dans une étroite vallée bordée de hautes montagnes rocheuses. L’ascension est impressionnante et la vue est grandiose. Jusqu’au début des années 1950, cette route était encore gravillonnée, ce qui rendait sa circulation très difficile en hiver. Le village d’Applecross était ainsi complètement isolé et son accès se faisait uniquement par bateau. 

Passé le col Bealach na Bà situé à 626 m d’altitude, la route redevient plane et un parking permet d’admirer un panorama splendide sur les lochs Kishorn, Carron et Alsh et sur l’île de Skye. Malheureusement, cet après-midi là est pluvieux ; les nuages et la pluie masquent le paysage et on ne peut pas profiter pleinement de la profondeur du champ de vision. À quelques mètres de la zone de stationnement, un chemin mène à une station émettrice d’où l’on peut avoir une vue encore plus spectaculaire. Par manque de temps, il ne sera pas possible de continuer plus loin vers Applecross.

Panorama du col Bealach na Ba

Du Loch Damh au Glen Torridon

De retour en bas du col, la route principale continue vers le Nord à travers le Ross Occidental. Les paysages défilent et se ressemblent (landes, lochs, courts d’eau, montagnes râbles et rocheuses) mais il y a toujours quelque chose qui vient rompre avec la monotonie : un troupeau de moutons sur la route, un arc-en-ciel au dessus d’un loch, une maison isolée au bord de l’eau accentuant l’immensité du paysage, un rayon de soleil filtrant à travers les nuages et illuminant une partie de la vallée etc…

La route longe ensuite le grand loch Torridon, offrant de magnifiques points de vue sur les montagnes de grès, puis s’enfonce dans le Glen Torridon. Cette zone est le paradis des randonneurs qui peuvent ainsi réaliser l’ascension de l’impressionnant mont Liathach qui culmine à 1054 m ou bien se balader simplement dans la forêt de pins bordant le loch Torridon. L’imposante chaîne de montagnes du Beinn Eighe s’aligne dans le prolongement du mont Liathach et offre à la vue une crête de sept pics, culminants à 1010 m, surmontés d’une calotte blanchâtre de quartz. Le centre Ben Eighe National Nature Reserve, situé non loin de Kinlochewe, est un point de départ de plusieurs randonnées dans la réserve naturelle.

La journée touche à sa fin et il ne sera pas possible d’aller plus loin que le loch Maree. La découverte du Ross Occidental nécessiterait bien plus qu’une seule ½ journée mais ce voyage d’initiation n’est qu’un avant-goût permettant de déterminer les coins à visiter. Et là, c’est sûr, un voyage supplémentaire devra être fait pour visiter le Nord de l’Écosse et les îles Hébrides ! Les routes sont étroites et sinueuses, ce qui rend les temps de parcours plutôt longs…

loch Torridon

Le loch Maree et Victoria Falls

Le périple termine donc en beauté par le magnifique loch Maree, long de 20 km, large de 5 km et comprenant, dans sa partie la plus large, plusieurs îles. Arrivée à mi-hauteur du loch, une bifurcation sur la gauche mène à la cascade Victoria Falls. Le site est toutefois assez décevant : la chute n’est pas vraiment impressionnante et les alentours boisés, en plein défrichage, ne rendent pas hommage au lieu. Cette chute, qui tombe en deux étapes sur de grands rochers, doit son nom à la reine Victoria qui vint l’admirer en 1877.

Le loch Maree est quant à lui beaucoup plus charmant, offrant de beaux points de vue. La couleur verte foncée des pins bordant le loch contraste avec l’eau bleu et les montagnes brunes, notamment le mont Slioch qui se détache très nettement dans le paysage avec son sommet plat fait de grès. Le bord du loch étant boisé, il est difficile de repérer à l’avance les parkings ou les espaces sur le bas-côté de la route. D’un des parkings situés au sud du loch, sur la partie étroite, se trouve un cabanon présentant les différentes randonnées à faire aux alentours.

Le retour vers l’hôtel Dornie se fait par la route A990 afin de faire une boucle et éviter un aller-retour par la même route. Le paysage est tout autant magnifique. En cette fin de matinée, la couleur brune des montagnes est accentuée et la vue sur le Glen Docherty, où la route serpente jusqu’au loch Maree est somptueuse.


Escapade nocturne à Eilean Donan Castle

Il n’était pas prévu d’aller plus au Nord dans le Ross et l’hôtel de Dornie paraissait le mieux situé ; à côté du château de Eilean Donan et à quelques minutes d’accès au pont menant à l’île de Skye et bénéficiant ainsi d’un prix moins élevé que les hébergements sur l’île. Cette situation privilégiée permettait de faire une étape de deux nuits à Dornie. De plus, l’hôtel dispose également d’un restaurant et d’un bar, ce qui évite de chercher un autre endroit où se restaurer après une longue journée de voiture. Cet hôtel-restaurant est toutefois assez banal, mais les prix grimpent vite si l’on souhaite quelque chose de plus grand standing…

Eilean Donan Castle de nuit_pano

Après une pause repas bien méritée, une balade nocturne digestive s’impose autour de Eilean Donan Castle qui est illuminé de nuit. À notre grande surprise, le portail est encore ouvert et l’accès à l’enceinte extérieure du château est libre. Une énorme averse dissuadera les quelques visiteurs d’aller plus loin, ce qui permettra de profiter pleinement du site, seuls. D’énormes spots lumineux éclairent les façades du château et lui donnent un air fantasmagorique. De nuit, les eaux noires du loch peuvent être terrifiantes et il est facile de se faire quelques frayeurs en essayant de discerner les formes étranges qui apparaissent à la surface de l’eau…

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