Jour 7, Stirling

20 Septembre 2012

Plus que deux jours en Écosse avant la fin du voyage… Il est temps de redescendre vers Édimbourg. Dans le programme, il est prévu de dormir les deux dernières nuits à Stirling, qui n’est qu’à une trentaine de minutes de l’aéroport d’Édimbourg. Cette journée est donc en partie consacrée au trajet retour vers le Sud puis l’après-midi à la visite de Stirling et de son château. Cela permet de se garder une journée complète pour le parc national des Trossachs, prévue le lendemain. 


Sur la route, entre Glens et Lochs, jusqu’à Stirling…

Malgré les quatre heures de route, le trajet se fait sans encombres et est ponctué de petits arrêts photos tant les paysages et les points de vue sur les lochs sont superbes. Après avoir remonté le Glen Shiel, la route A87 bifurque à droite et grimpe sur les hauteurs du loch Loyne pour rejoindre l’A82 longeant le Great Glen. Celle-ci nous mène jusqu’à Fort William, l’extrémité Sud du Great Glen, où il aurait été nécessaire d’avoir deux jours supplémentaires pour visiter la région et la côte sud-ouest. La route s’enfonce ensuite dans les terres pour traverser des landes, aux fonds de vallées, où sont dispersés de petits villages.

Loch Loyne

Le Bed & Breakfast Castlecroft de Stirling est idéalement situé et la propriétaire est très accueillante et chaleureuse. Ce sera d’ailleurs le meilleur B&B du séjour : accueil irréprochable, situation privilégiée à deux pas de la vieille ville, maison magnifique, sur les hauteurs et avec une vue imprenable sur les environs grâce à un salon traversant avec deux baies vitrées, chambres superbes et confortables et enfin, les petits déjeuners sont succulents !

Pour la première fois du séjour, on a réellement eu l’impression d’être chez soi ! Après nous avoir offert du thé et des gâteaux, la propriétaire explique comment se rendre au château à pieds en passant par un sentier naturel, directement accessible au fond du jardin. La météo est malheureusement épouvantable ce jour-là et c’est en étant équipés des pieds à la tête de vêtements imperméables que la découverte de Stirling commence.


The Back Walk, le chemin conduisant au château

The Back Walk est un chemin longeant les murs de la ville du 16siècle. Il surplombe la plaine en contrebas dans laquelle on aperçoit l’ancien parc du roi, devenu aujourd’hui l’espace vert de la ville le plus populaire, avec notamment King’s Knot, une butte d’herbe dessinant ce qui faisait partie d’un magnifique jardin royal du 17siècle… En réalité, The Back Walk est composé de plusieurs sentiers, longeant King’s Park ou dans les sous-bois contournant le piémont rocheux sur lequel est construit le château de Stirling, et permettent de rejoindre la vieille ville. Après avoir bifurqué vers la gauche pour rejoindre le château, le sentier atteint une petite route longeant le vieux cimetière. Puis, des bâtiments de style médiéval apparaissent avant de laisser place à l’immense parvis pavé faisant face au château.

La ville de Stirling et son château sont d’origine médiévale. Le roi David I donna à Stirling le statut de bourg royal en 1124, ce qui permit au commerce de se développer. Son emplacement stratégique, avec son château perché sur un rocher escarpé et dominant la rivière Forth lui permettait de contrôler ce nœud de communication reliant le Nord au Sud de l’Écosse. Sur l’esplanade faisant face au château se dresse la statue de Robert The Bruce, tandis qu’au loin, le Monument Wallace rend hommage à William Wallace.


Visite du château de Stirling

L’exposition et l’histoire de Stirling

La visite du château est très intéressante et complète, l’audio-guide apporte sans conteste un plus permettant de ne rien manquer : il vous plonge dans un univers médiéval en racontant l’histoire de personnages ayant marqués l’histoire d’Écosse. Après avoir franchi le fossé et la 1porte, qui constituent les défenses avancées du château, la visite commence par une exposition très complète et ludique sur l’histoire de Stirling Castle. Installée dans les casemates donnant sur le Queen Anne Garden, l’exposition présente les événements clés ayant marqués Stirling.

On y apprend ainsi le rôle des deux célèbres héros William Wallace et Robert The Bruce pendant les guerres d’indépendance, qui reprirent à deux reprises le château de Stirling aux mains des anglais : Wallace en 1297 face au roi Edouard Ier et Robert The Bruce en 1314 face au nouveau roi d’Angleterre Edouard II. Des techniques de sièges impressionnantes virent le jour pendant cette période tourmentée. En 1304, 17 engins de sièges ont été utilisé par l’armée anglaise sous Edward Ier, dont  le Warwolf, le trébuchet le plus grand jamais construit. Les écossais furent tellement impressionnés qu’ils se rendirent avant même que le trébuchet soit totalement assemblé, mais Edward Ier les ignora, il souhaitait voir le Warwolf à l’œuvre…

Les extérieurs du château de Stirling

L’entrée au château se fait par un pont en pierre donnant sur l’imposante chambre de herse flanquée de deux tours massives. Le Forework, comme il est appelé, a été conçu par Jacques IV vers 1500 et s’inspire des légendes du roi Arthur. Jacques IV souhaitait créer une entrée à couper le souffle digne des plus grands châteaux royaux. À l’origine, il y avait quatre tours circulaires de part et d’autre de l’entrée, deux fois plus hautes et munies de toits coniques, et la pierre était recouverte de chaux couleur « or du roi ».

Cette entrée donne ensuite sur la cour basse où l’on aperçoit la façade très ouvragée du palais sur la gauche et la grande batterie sur la droite, constituée de sept canons. La grande batterie fut commandées lors des révoltes Jacobites, pour renforcer les défenses du château de Stirling. Au fond de la cour basse, on accède aux grandes cuisines, où a été recrée l’ambiance des cuisines, à l’aide de mises en scènes avec des statues de cire, pendant la préparation d’un banquet royal. La cuisine se composait de quatre parties : la zone de cuisson, la zone de préparation, le fournil, et la zone de mise en plats.

La visite se poursuit par la cour d’honneur. L’audio-guide explique ici les évolutions architecturales qu’a connut le château et nous plonge dans l’histoire des différents règnes de la dynastie des Stuarts.

La Grande Salle fut construite par Jacques III et achevée par Jacques IV vers 1503. Il s’agit de la plus grande salle de banquet construite en Écosse. L’occupation militaire du 18siècle causa beaucoup de dommages mais une importante restauration fut entreprise. De style gothique, la façade restaurée apparaît couleur « or du roi », similaire à l’époque. À l’intérieur, cinq cheminées étaient nécessaires pour chauffer les majestueux banquets des Stuarts. Marie Queen of Scots y organisa un banquet en l’honneur de son unique fils, autour d’une table ronde, inspirée du roi Arthur et de ses chevaliers. Jacques VI lui, célébra le baptême de son fils en servant le plat de poisson sur la reconstitution d’un vrai bateau de 5m de long et de 12m de haut.

En face du palais, la chapelle royale fut construite à la hâte en sept mois par Jacques VI en 1594, à la place de l’ancienne chapelle, pour le baptême du prince Henri. Il s’agit d’une des premières église protestante construite en Écosse et sa façade sobre de style renaissance classique contraste avec le faste du palais.

Le palais royal

Bien qu’amorcé par Jacques IV en 1496, le palais royal reflète plus le règne de Jacques V. Pour recevoir sa nouvelle épouse française Marie de Guise, Jacques V souhaitait une résidence princière aussi fine que celles de France. Le palais fut conçu pour afficher la richesse du royaume et faire valoir son droit de gouverner. L’architecture est largement inspirée par la renaissance européenne. La façade du palais se distingue par la variété de sa décoration sculptée. Il faut imaginer les sculptures entre chaque fenêtres peintes de couleurs vives et avec des dorures abondantes.

Après avoir fait le tour de la chapelle royale et de la Grande Salle, il est temps de passer à l’intérieur du palais avec les appartements royaux. Le plan du palais est assez simple, avec quatre bâtiments entourant une cour intérieure. Les appartements royaux ont été restauré, après d’importantes recherches historiques et archéologiques, pour restituer leur aspect originel, avec ses couleurs vives, notamment sur les célèbres têtes de Stirling ornant les plafonds et sur les tapisseries murales tissées à la main.

Le chemin de ronde et le Douglas Garden

La journée se termine sous la pluie, par une ballade sur le chemin de ronde et le Douglas Garden. Ce jardin fut le théâtre d’une sanglante histoire. Sous le règne de Jacques II, de nombreux opposants aux Stuarts, dont le comte Douglas, complotaient pour faire chuter le roi. En apprenant cela, Jacques II invita le comte Douglas a dîner au château de Stirling. Méfiant, le comte Douglas ne s’y rendit qu’avec l’assurance, une lettre écrite par le roi, qu’aucun mal ne lui serait fait. Après le dîner, Jacques II demanda à Douglas de mettre fin à son alliance avec John Mac Donald, le seigneur des îles Hébrides, mais devant son refus, le roi l’assassinat, en lui plantant 26 coups de couteau et en le jetant par la fenêtre dans le jardin en contre-bas…


Après cette journée bien remplie, les estomacs crient famine et cette dernière promenade sous la pluie a complètement eu raison de nos pantalons « imperméables ». Direction la vieille ville, juste en contrebas du château, pour trouver un pub-restaurant sympa pour passer la soirée. Les rues pentues du quartier médiéval descendent jusqu’au centre-ville et comptent de nombreux bâtiments intéressants : demeures anciennes, bâtiments historiques etc… La rue de Baker Street comprend également plusieurs restaurants et bars. Notre choix se portera sur le pub restaurant N°2 Baker Street  très agréable. Pour le retour au B&B, ne souhaitant pas emprunter le Back Walk de nuit, nous remontons jusqu’au château et prenons le Ballengeich Pass. Mais, ce que nous ignorions, c’est qu’un cimetière borde la rue à droite et que celle-ci n’est pas éclairée… La nuit est sombre, les nuages couvrent la lune et après les histoires entendues sur Stirling, il est facile de se faire des frayeurs…

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