De la montagne du Bougès à la montagne du Chaumadou

14 Août 2016

L'Aubaret

Deuxième journée de trek. Une journée complète et nous en profiterons pleinement ! Cette étape relie la montagne du Bougès à la montagne du Chaumadou en 20 kilomètres et passe par le Pont du Tarn. Nous traverserons une multitude de paysages au cours de cette journée, ce qui rendra cette étape beaucoup plus intéressante que la précédente.


On quitte notre superbe spot de bivouac, déjà bien illuminé par le soleil. Il est 10h30… Bon, nous aurions dû quitter le lieu avant 9h, comme le spécifie les règles de bivouac dans le Parc National des Cévennes, mais nous n’avons croisé vraiment personne depuis la veille. On commence par grimper jusqu’au Signal de Ventalon (1350 mètres), en continuant sur la piste du GR68, encadrée de pins et de bruyères. Le temps est superbe et depuis le Signal, la vue dégagée offre un beau panorama à 360° ; du Mont-Lozère à la barre des Cévennes. On croise quelques randonneurs à la journée, car il s’agit d’un point de croisement de plusieurs PR. Dans la descente jusqu’au Col de la Croix de Berthel, on trouve plusieurs bosquets de framboises sauvages dont on se régal !

On continue sur le GR7 jusqu’à l’auberge Les Bastides pour se ravitailler en eau, comme indiqué dans le topo guide de la FFRandonnée “Tours du Mont-Lozère et du Causse Méjean”. Malheureusement, cette auberge est définitivement fermée. C’est une dame tenant un stand de produits locaux juste à côté qui nous donne cette information. On en profite pour bavarder un peu et se désaltérer avec deux jus de fruits frais locaux à la framboise et aux coings. Un vrai délice et un coup de boost pour la suite, car il nous faut faire un détour, quitter le GR pour descendre à Saint Maurice de Ventalon qui dispose d’une fontaine à eau potable.

On rebrousse donc chemin et on rejoint le village par la D998. Il fait déjà bien chaud quand on arrive et il est très agréable de pouvoir se rafraîchir à l’eau claire. Chargée de nos 4 litres d’eau nous repartons. Pour rejoindre le GR7, on emprunte une portion d’un PR local bien caillouteux, le Sentier de Ventalon. Après les ruchers troncs à la sortie du village, un petit sentier grimpe dans une lande de genêts avant de s’engouffrer dans la forêt. On y croise une famille faisant de la randonnée avec leurs deux enfants et un âne ! Il est vrai que c’est le pays de Robert Louis Stevenson, cet écrivain écossais qui entreprit un voyage à travers les Cévennes avec pour seule compagnie un âne.

On rejoint le GR7 à hauteur du Plo de la Nassette et on continue jusqu’au Plo de l’Estrade (1233 mètres), toujours dans les bois des Rouvières mais sur une large piste forestière. Cette portion est peu intéressante mais la descente qui suit jusqu’au hameau de l'Aubaret est tout simplement magnifique. La végétation se raréfie en arrivant sur le plateau : sur les herbes jaunies par le soleil, de gros rochers gris sont disséminés ici et là. Nous continuons en traversant le vieux pont sur l’Alignon et en se faufilant entre les bâtiments en pierres du hameau de l’Aubaret. Juste au dessus du hameau, le chemin serpente dans un chaos granitique surprenant avant de continuer dans le bois du Commandeur.

On atteint le Pont du Tarn avec la nette impression d’avoir rejoint la civilisation. C’est le point de chute de nombreux randonneurs, cyclistes et promeneurs du dimanche… Il est difficile de quitter nos sentiers perdus pour se mêler de nouveau à la civilisation mais en même temps, pouvoir se rafraîchir dans de l’eau de la rivière après une journée et demi de marche est un pur bonheur. Il est 16h quand on prend cette pause baignade / casse-croûte. On en profite aussi pour faire le plein des gourdes, avec une pastille de micro pur pour purifier l’eau du Tarn, qui servira à faire cuire la semoule le soir.

Cet arrêt nous a redonné la pêche et c’est plein d’entrain que nous repartons. Notre étape est loin d’être terminée et nous avons bien pris notre temps aujourd’hui mais il nous faut aller le plus loin possible pour raccourcir la journée du lendemain, qui elle ne sera pas complète car auront également le retour sur Montpellier.

Le GR7 se poursuit sur une large piste poussiéreuse entourée de pâturages à vaches. On traverse le premier hameau de l’Hôpital puis une pancarte sur la droite nous interpelle… Il y avait une croix de dessiné, et qui dit croix dit point de vue ! On quitte alors le GR pour s’enfoncer dans la broussaille. Le chemin n’est clairement pas entretenu et après seulement quelques mètres de montée on se retrouve entouré d’arbustes. Il faut se faufiler entre, enjamber, slalomer, et avec nos sacs de 15 kg la tâche n’est pas facile mais le jeu est assez amusant ! En fait, nous avons déjà dépassé depuis longtemps la Croix de Malte (ou du moins son emplacement car elle n’existe plus). Mais c’est ça l’avantage d’être en autonomie : on fait ce que l’on veut quand on veut ! Et si l’envie nous prend de faire un détour pour monter en haut d’un rocher à travers la broussaille pour avoir un magnifique point de vue au soleil couchant et pouvoir le faire sans stress et en profitant pleinement et bien c’est le pied !

Il est temps de poursuivre si nous voulons trouver un bivouac pour la nuit. Après le hameau de Salarial, le GR grimpe à l’assaut de la montagne du Chaumadou, d’abord en longeant un prés de vaches, puis en sillonnant dans la forêt, traversant un petit cours d’eau… Il est plus de 20h et le soleil a disparu derrière le Mont Lozère ; à l’abri sous les arbres, la température se rafraîchit rapidement. Mais, cela ne me donne guère envie de camper ici ! De la lumière filtre petit à petit à travers les branchages, nous ne sommes pas loin du col. Je propose de poursuivre jusqu’à trouver un espace dégagé avec, si possible une vue. Et quelle chance d’avoir poursuivi ! Le chemin débouche sur une lisière, dominant un pierrier et avec vue sur le Mont-Lozère et le soleil qui se couche.

L’endroit est vraiment idéal, nous ne sommes d’ailleurs par les premiers puisque un espace feu est aménagé. On profite des derniers rayons du soleil avant qu’il ne disparaisse derrière le Mont-Lozère. Le ciel se teint de couleurs orangés, le temps s’arrête et on se laisse glisser dans une douce soirée paisible. Néanmoins, un petit quelque chose viendra l’animer : un râle très étrange et inquiétant d’un animal (une vache ?), se fait entendre une fois la nuit noire tombée… Cela nous occupera un moment puis nous rejoindrons nos chers duvets pour une nuit un poil plus fraîche que la précédente.

  • Difficulté : Moyenne / Temps : 6h30 / Distance : 20,21 km / Dénivelé positif : 831 m / Dénivelé négatif : 527 m
  • Balisage : GR68 de la montagne du Bougès jusqu’au signal de Ventalon (1,6 km – 30 min). GR7 du signal de Ventalon jusqu’à la montagne du Chaumadou (15 km – 4h). Détour par le village de Saint-Maurice-de-Ventalon via la D998 et une partie du PR jaune (Sentier de Ventalon) pour rejoindre le GR7 (4,5 km – 1h30).
  • Ressources : à Saint Maurice de Ventalon (hébergement, eau), au Pont du Tarn (eau).
  •  Voir la Trace GPS
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