Jour 13, Keldur et la piste de l’Hekla

13 Septembre 2013

Bifurcation vers la piste F225

La fin du voyage approche et il est temps de découvrir le célèbre site du Landmannalaugar. Situé dans la réserve naturelle de Fjallabak, qui signifie « derrière la montagne », le Landmannalaugar est le paradis des randonneurs. Une multitude de paysages se concentre dans cette région volcanique : montagnes rhyolitiques, solfatares, cratères, coulées de lave, sources d’eau chaude et lacs. Mais avant d’y arriver, la piste F225 menant à la réserve vaut tout autant le voyage, traversant un désert de cendre et une vallée verdoyante rappelant la Mongolie, avec comme toile de fond l’imposant stratovolcan Hekla…


La journée commence à Hvolsvöllur où nous quittons le sympathique guesthouse Eldstó en direction de Hella et Selfoss Sur la route, rapide arrêt chez deux garagistes pour voir s’ils ne peuvent pas réparer l’impact que nous avons eu la veille sur notre pare-brise, mais ce n’est possible, il faut le changer…

La ferme médiévale de Keldur

À seulement 5 km de Hvolsvöllur, la route 264 mène à la ferme de Keldur, une des plus vieilles fermes médiévales du pays. Elle est située en bordure de la rivière Rangá sur une exploitation agricole, presque accolée aux bâtiments modernes. Malheureusement, en Septembre, il n’est pas possible de visiter l’intérieur. Le premier colon à y avoir habité est Ingjaldur Höskuldsson, l’un des personnages de la saga de « Njáll le Brûlé », au 11e siècle. Aux 12e et 13e siècles, la ferme fut habitée par le puissant clan Oddi qui fit alors construire un tunnel pour échapper aux querelles avec les autres clans. D’importants tremblements de terre et l’érosion des sols contribuèrent à endommager la ferme qui connut plusieurs reconstructions. Aujourd’hui, elle est composée de quatre bâtiments aux toits de tourbe et d’une église datant de 1875. Elle est considérée comme une des plus ancienne habitation encore debout d’Islande. La ferme de Keldur fait aujourd’hui partie de la collection des bâtiments historiques du musée national.


Au pied de l’Hekla

Après une brève visite extérieure autour de la ferme et de l’église, nous repartons. Passé Hella, la capitale du cheval Islandais, une bifurcation sur la droite par la route 26 prend la direction du Nord-Est et traverse des terres agricoles et des fermes. Puis, au bout de quelques kilomètres, la route perd son asphalte et devient piste tandis qu’elle longe la coulée de lave de Merkuhraun.

Le volcan Hekla, haut de 1491 mètres, fait son apparition sur la droite, nimbé à son sommet de nuages blancs, ce qui lui valut son nom : la « montagne au manteau ». Mais, les premiers chrétiens de l’île l’avaient également surnommé la « porte des enfers », à cause des catastrophes qu’apportent chacune de ses éruptions. En 1104, toutes les fermes de la région furent ensevelies sous les cendres ; au 14e siècle, l’éruption recouvra de cendres un tiers du pays, décimant les cultures et les troupeaux et provoquant famines et épidémies. Il s’agit du volcan explosif le plus actif d’Islande. Depuis 1970, l’Hekla a connu des phases éruptives tous les 10 ans environ. Les géologues ont lancé une alerte en mars 2014 sur la possibilité d’une nouvelle éruption. La lave s’accumule dans les fissures et la chambre magmatique, au point que le sol sur la face Nord du volcan se déforme… Consulter régulièrement le site météorologique islandais.

À 50 km environ de la route n°1, un embranchement marque le début de la piste F225, une des routes menant au Landmannalaugar. Il est maintenant temps de se décider sur l’itinéraire à emprunter : la piste F225 (réservée aux 4×4) réputée difficile et avec de nombreux passages à gué mais traversant des paysages somptueux, ou les routes 26 puis 208, plus aisées et accessibles aux voitures de tourisme. Un panneau situé au début de la piste F225 indique les risques et présente une carte sur laquelle les gués sont représentés. Après discussion et malgré les fortes pluies des derniers jours, le choix se porte sur la F225, quitte à rebrousser chemin en cas de difficultés…

La piste approche l’Hekla en traversant un désert de cendre noire parsemé ici et là de roches volcaniques expulsées du volcan lors des éruptions. Le paysage rappelle l’étendue sauvage et noire du désert de cendre de la piste d’Askja, à l’exception qu’ici des montagnes enneigées se dessinent à l’horizon. Ce n’est pas par hasard que ce lieu a été choisi pour tourner des scènes de « Prometheus » de Ridley Scott (2012). On se croirait sur une autre planète ! La piste F225 est vraiment magnifique et les paysages sont variés. À l’entrée de la réserve de Fjallabak, le paysage se transforme en steppes vertes et montagnes enneigées tandis que l’altitude grimpe petit à petit.


La réserve de Fjallabak

La réserve naturelle de Fjallabak tient son nom des montagnes ravinées et des profondes vallées qui la composent, sculptées par le volcanisme et l’activité géothermique. Ces montagnes rhyolithiques aux couleurs multiples côtoient coulées de lave, sources chaudes, rivières et lacs… C’est une lave riche en minéraux qui, en refroidissant très lentement, donne ces couleurs incroyables aux montagnes.

La piste est dégagée, bien qu’un peu boueuse et sableuse par endroits, les gués sont moins nombreux que ceux indiqués sur la carte et ne présentent pas de difficultés. Après le passage d’un col totalement enneigés, la piste redescend doucement et les premiers randonneurs apparaissent dans la steppe, marquant l’arrivée au Landmannalaugar. Le seul gué assez technique du parcours se trouve juste avant le refuge du Landmannalaugar, et que l’on arrive de la F225 ou de la F208 n’y change rien… Un parking a été aménagé avant celui-ci pour ceux qui ne veulent pas prendre le risque de traverser. Le refuge et le camping (à 500 mètres) sont ensuite accessibles à pieds par un ponton en bois. Le gué se décompose en deux tronçons, le 2e tronçon étant plus large et avec plus de courant. Seul l’un de nous se sent de le passer en voiture et pour la postérité, on décide filmer ce moment fort en sensations !

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2 Commentaires

  1. Trés beau voyage et joli carnet de voyage.
    Comment tracez vous vos parcours sur une carte interactive et indiqué les icones ?

    1. Merci beaucoup. Pour la carte, il s’agit d’un module WordPress que nous avons développé pour intégrer des cartes à partir de google map.

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