Le château de Belcastel et son village

10 Septembre 2015

Belcastel

Belcastel est le deuxième arrêt de mon séjour en solo en Aveyron réalisé en Septembre 2015, après le beau village médiéval de Najac. Sur la route pour rallier le Nord du département, je n’y ai passé qu’une demi-journée mais cela en valait vraiment la peine. Niché sur les bords de la rivière de l’Aveyron, on visite Belcastel avant tout pour son superbe château rénové et où sont exposées plusieurs galeries d’art, mais aussi pour son village fleuri, classé « Plus Beaux Villages de France ». Vous comprenez donc pourquoi j’ai choisi cette destination ! Je vous fait maintenant le tour du propriétaire…


LE CHÂTEAU FORT

Le château de Belcastel   m’a vraiment laissé un souvenir mémorable. En grande passionnée d’Histoire, j’ai bien sur été fasciné par celle de cette forteresse, mais également par l’énorme travail de rénovation mené par l’architecte Fernand Pouillon, par les vues grandioses sur le village et par les différentes galeries d’art (j’y reviens plus en détail plus bas), d’autant plus que je ne suis pas branchée art… Bref, vous avez mille et unes raisons de vous arrêter visiter Belcastel ! Fernand Pouillon découvre le château en 1973, où du moins ce qu’il en reste depuis son abandon à la fin du 16e siècle, et décide de le restaurer, ce qu’il fit pendant huit longues années.

Aujourd’hui, le château demeure privé (une chambre d’hôtes avec piscine privée est même proposée) mais il est ouvert aux visites.

Les premières traces de la forteresse remontent au 9e siècle, lorsqu’une chapelle est édifiée au sommet de l’éperon rocheux de Belcastel. Les différentes extensions et la poursuite des travaux pendant les deux siècles qui suivent donnent naissance à un château fort médiéval. Les douves et le pont-levis en sont les premiers témoignages que l’on voit. Les douves furent creusées à même la roc au 11e siècle et servirent à la fois de système de défense, de carrière de pierres pour la construction du château et de source d’eau potable.

On découvre ensuite la cour, également bien protégée par des tours de garde « ouvertes à la gorge » et le donjon, ultime refuge pour les Seigneurs et les villageois en cas d’attaque. Haut de 28 mètres, le donjon offre une vue à 360°C sur les alentours, protégé au nord par un à-pic de 40 mètres. Il était idéalement conçu en cas de siège : une salle basse pouvant stocker eau et nourriture, un conduit dans murs pour communiquer sans se faire entendre par l’ennemi à l’extérieur, une passerelle en bois pouvant être détruite afin de couper tout accès extérieur…

Salle des gardes

A l’intérieur, on visite l’ancienne salle des gardes, dont les voûtes romanes furent découvertes intactes par Fernand Pouillon, la chapelle seigneuriale, la grande salle de banquets, l’ancienne chambre de Fernand Pouillon et son balcon offrant une large vue sur le village et la prison. Aujourd’hui, les galeries d’art occupent harmonieusement ces pièces. La visite se termine par l’agréable terrasse et le jardin suspendu.

Terrasse

Site internet  |  Tarifs : 7,50€ (adultes), 4€ (enfants), en visite libre (avec prêt d’un guide papier) ou guidée (uniquement pour les groupes)  |  ouvert tous les jours de 10h à 19h du 15 Juin au 15 Septembre et de 10h à 13h et de 14h à 18h du 1e Avril au 14 Juin et du 16 Septembre au 4 Novembre.


LES GALERIES D’ART

Depuis 1984 et sur l’initiative d’AFA (Animazing Fine Art), des collections de peintures, dessins et sculptures provenant de divers artistes sont exposées dans les salles du château de Belcastel. Au début, j’ai eu un peu peur de ce que j’allais voir car je ne suis pas fan du tout d’art, mais les univers fantastique, féerique, historique présentés m’ont vraiment conquis.

Le château abrite plusieurs pièces de collection médiévales et sculptures mais la plus impressionnante reste  la collection d’armures médiévales, qu’on retrouve essentiellement dans la salle des gardes, la salle bleue et la grande salle. Plusieurs armures complètes, faites de plaques de métal et datant du 15e siècle sont exposées. Pesant jusqu’à 50 kg et recouvrant tout le corps, ce type d’armure protégeait des violents coups assénés par les armes médiévales mais elle condamnait également son porteur en cas de chute au sol.

On découvre également deux reconstitutions d’armures de cavalier et cheval : le Prince Noir (1330-1376), fils d’Edouard III d’Angleterre, célèbre guerrier qui envahit la France à seize ans à la tête de 3000 hommes ; et Guillaume de Saunhac, grand maître des chevaliers templiers de Jérusalem de 1247 à 1250. Mais, la pièce la plus célèbre du château est la reproduction de l’armure de parade d’Henri II. L’armure originale aurait nécessité 10 années de travail, cette reproduction de Christofle seulement deux années. Les détails de l’armure représentent des scènes de la guerre civile romaine ou de la vie de César et de Pompée ainsi que de nombreuses créatures fantastiques.

Mais Belcastel n’est pas seulement un château médiéval car il présente également des collections de divers artistes.

Parmi les collections exposées, des sculptures en métal m’interpellent : des animaux réels ou mythologiques, à moitiés machines, êtres hybrides et fantastiques faits de cuivre, inox, laiton ou bronze, à mi-chemin entre l’univers de Jules Verne et celui de Métropolis. Ces œuvres steampunk sont le travail de Pierre Matter, artiste français exposant dans plusieurs galeries dans le monde entier.

A l’étage, on trouve essentiellement des expositions de peintures et de dessins. La collection de Nicoletta Ceccoli, une illustratrice italienne, nous plonge dans un univers au premier abord enfantin et innocent mais en regardant de plus prés, les détails et la technicité rendent le tableau mystérieux, développant l’imaginaire des rêves et des cauchemars.

Dans l’ancienne chambre de Fernand Pouillon, je découvre un style totalement différent, avec les tableaux d’Anne Bachelier, une peintre et illustratrice française. D’inspiration médiévale, ses tableaux jouent sur les métamorphoses, les chimères et autres créatures fantastiques venues des contes de fées.

Ces expositions s’harmonisent parfaitement avec le château et je prend plaisir à le visiter tout en découvrant ces oeuvres.

Collection d'Anne Bachelier

LE VILLAGE MÉDIÉVAL

Après la visite du château, mes pas me conduisent le long des calades, ses ruelles pavées, à travers le village pour y découvrir l’un des plus beaux villages de France. Depuis le roc où se situe le château, j’ai une vue d’ensemble et surplombante sur les toits en lauzes du village, la rivière de l’Aveyron s’écoulant en contrebas, le vieux pont médiéval l’enjambant et l’église Sainte-Madeleine posée sur l’autre rive.

Vue sur le village

Il fait beau et je profite de cette belle balade. Les ruelles pavées sont bordées de maisons en pierres soigneusement entretenues datant pour la plupart du 13e siècle. Les fleurs, disposées un peu partout, sur un muret, un bord de fenêtre, au coin d’une porte, apportent une touche de gaieté. Prés de la rive de l’Aveyron, on peut découvrir le vieux four à pain. Belcastel était un village rural., la Maison de la Forge, situé un peu plus loin (ouverte de Juin à Septembre), présente ainsi les anciens métiers du siècle dernier : le forgeron, le pêcheur et le sabotier.

Parmi les nombreuses histoires du village, il y a celle surprenante de Mérigot Marchez, le chef d’une compagnie de routiers, ces bandits de grands chemins qui pillaient les voyageurs sur les routes commerciales. Pendant la guerre de Cent Ans, Mérigot et sa compagnie s’emparèrent de Belcastel en se cachant dans les bagages de marchands allant à la foire de Rodez. Ils l’occupèrent pendant 17 ans !

L’Eglise Sainte-Madeleine et le vieux pont furent construites au 15e siècle par le seigneur du village Alzias de Saunhac. Il est très plaisant d’admirer le village et ce beau pont, aux voûtes en arc brisé, depuis la rive de l’Aveyron. Celui-ci est relativement étroit et ne permettait pas à deux cavaliers de se croiser, renforçant ainsi la défense du bourg. Dans l’Eglise, on peut découvrir le tombeau d’Alzias de Saunhac, le blason de la famille et une statue de St Chistoph. Elle renferme également une exposition contemporaine : le Chemin de Croix réalisé par Casimir Ferrer. Le temps d’une petite pause sur l’herbe à admirer le village et il est déjà temps de partir…


Et vous ? Que conseilleriez-vous de faire / de voir à Belcastel ?
Vous devriez aussi aimer :

1 Commentaire

  1. Comme d’habitude … merci de nous faire rêver ! Autant de destinations vers lesquelles nous irons flâner …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *